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Panier garni du 19 novembre: Le Jugement Dernier



Avant-dernier dimanche de l’année liturgique


Prélude

Accueil : Au nom de Dieu Père, Fils et Saint Esprit, soyez tous les bienvenus à ce culte de l’avant dernier dimanche de l’année ecclésiastique.

Dimanche dernier, nous avons été témoins de 2 baptêmes autour du mot d’ordre du moment favorable, c’est maintenant le jour du Salut.

Ce matin, nous célébrons le sacrement de la Sainte Cène.


Le thème et le mot d’ordre de ce dimanche nous rappellent qu’il nous faut tous comparaître devant le tribunal du Christ. Mais qu’est-ce que cela veut dire ? Faut-il avoir peur ? Que signifie ce jugement dernier ?

L’évangile de ce jour nous ouvre une piste en nous rappelant que Dieu a des frères.

A première vue on ne les reconnaît pas : ils n’ont ni gloire, ni éclat,

Ils sont creusés par la faim, ils sont livrés à la solitude, ils sont habitués à l’échec, ils sont épuisés de fatigue et de soucis, ils sont chassés par la guerre. Ils sont blessés dans leur humanité mais ils sont de la famille de Dieu.

Ils se dénombrent par millions : on les appelle « les petits ».

Au jugement final ce n’est pas la pratique de la loi qui emportera la décision, ni l’ascèse, ni la perfection de l’âme, ni le chant sans faute des louanges de Dieu.

C’est l’attention et l’amour accordés aux plus petits de nos frères qui décidera de notre place auprès de Dieu !


CHANT En ce jour ô Seigneur Rec alléluia 45*23, 3 strophes


Louange:


Psaume 50 :

Dieu, Dieu le Seigneur a parlé, son appel retentit sur la terre, du lieu où le soleil se lève jusque là-bas, où le soleil se couche.

« Qu'il vienne, notre Dieu, et qu'il ne garde pas le silence ! »

Un feu dévorant le précède, autour de lui, l'ouragan se déchaîne.

Dieu convoque le ciel, là-haut, et la terre, pour assister au jugement de son peuple.

Il dit : « Qu'on rassemble pour moi mes fidèles, ceux qui se sont engagés envers moi par un sacrifice solennel ! »

Que le ciel le proclame : « Le Seigneur est juste, le Dieu qui juge, c'est lui ! »


Répons : Nous t’adorons, nous t’aimons AEC 267, les 3 strophes


Confession : Confions-nous à ce Dieu Père qui nous aime en Jésus Christ et confessons humblement nos manquements, nos peurs : Je crains ton jugement, Seigneur. Il me semble qu’à la fin des temps, tu feras défiler devant moi tous les visages des hommes mes frères, ceux de mon village, de mon quartier, de mon travail et spécialement ceux de ceux qu’on appelle « les petits ».

A ta lumière, je lirai sur ces visages, la ride que j’ai creusée, la bouche que j’ai tordue, la grimace que j’ai sculptée, le regard que j’ai obscurci et celui que j’ai éteint.

Et je resterai immobile, silencieux. C’est alors que tu me diras : « C’était moi »

Seigneur, pardon pour ces visages blessés, pardon pour l’amour bafoué, pardon pour mes lâchetés.


Répons : Seigneur, Seigneur accorde-moi ton pardon Théo MERTENS

2 strophes


Grâce : Recevons ces paroles venues de la Communauté de Bose :

« Notre bénédiction, est en le Fils de Dieu, Jésus-Christ. Cette espérance est placée devant nos yeux comme une croix de lumière sous notre regard. Ton Pardon ô Père est en ton Fils Jésus-Christ : il nous offre sa miséricorde intarissable et toujours renouvelée. Voilà le rocher de notre alliance, Ta fidélité !


Répons : Magnifique est le Seigneur AEC 174, 1+2


Prière : Prions : Seigneur, donne moi des yeux pour te voir dénudé et affamé, et des oreilles pour écouter tes cris suppliants.

Donne-moi des mains pour te soigner, malade et en prison, un cœur ouvert pour t’accueiilir, toi l’étranger sans toit.

Pourquoi cette prière, parce que Ta Parole nous dit que c’est ainsi que tu nous rencontres, dans l’humilité des visages des plus petits.

Nous allons maintenant l’entendre, la recevoir, la laisser nous renouveler et nous interpeller. Amen.


Lectures bibliques : livre de Job chap 14, versets 1-6,+13+15-17 :

1 »L'être humain né de la femme! Sa vie est courte mais pleine d'agitation. 2 Il pousse comme une fleur, puis il se flétrit; il s'enfuit comme une ombre, sans résister. 3 Pourtant c'est sur lui que tu as l'oeil ouvert, et tu me fais aller en justice avec toi! 4 Qui fera sortir le pur de l'impur? Personne.


5 »Si les jours de l'homme sont fixés, si tu as déterminé le nombre de ses mois, si tu en as marqué les limites qu'il ne peut franchir, 6 détourne les regards de lui et accorde-lui du répit pour qu'il ait au moins la joie du salarié à la fin de sa journée!


13 »Si seulement tu voulais me cacher dans le séjour des morts, m'y tenir à l'abri jusqu'à ce que ta colère soit passée! Tu me fixerais un délai, puis tu te souviendrais de moi. 15 Tu appellerais et moi, je te répondrais. Ton désir serait résolument tourné vers ta créature. 16 Alors que maintenant tu comptes mes pas, tu n'aurais plus l'oeil sur mes péchés; 17 tu enfermerais ma transgression dans un sac et tu blanchirais ma faute. Répons : Alléluia


2)Evangile de Matthieu 25, 31-46

31 « Quand le Fils de l'homme viendra dans sa gloire avec tous les anges, il siégera sur son trône royal. 32 Tous les peuples de la terre seront assemblés devant lui et il séparera les gens les uns des autres comme le berger sépare les moutons des chèvres ; 33 il placera les moutons à sa droite et les chèvres à sa gauche. 34 Alors le roi dira à ceux qui seront à sa droite : “Venez, vous qui êtes bénis par mon Père, et recevez le Royaume qui a été préparé pour vous depuis la création du monde. 35 Car j'ai eu faim et vous m'avez donné à manger ; j'ai eu soif et vous m'avez donné à boire ; j'étais étranger et vous m'avez accueilli chez vous ; 36 j'étais nu et vous m'avez habillé ; j'étais malade et vous avez pris soin de moi ; j'étais en prison et vous êtes venus me voir.” 37 Ceux qui ont fait la volonté de Dieu lui répondront alors : “Seigneur, quand t'avons-nous vu affamé et t'avons-nous donné à manger, ou assoiffé et t'avons-nous donné à boire ? 38 Quand t'avons-nous vu étranger et t'avons-nous accueilli chez nous, ou nu et t'avons-nous habillé ? 39 Quand t'avons-nous vu malade ou en prison et sommes-nous allés te voir ?” 40 Le roi leur répondra : “Je vous le déclare, c'est la vérité : toutes les fois que vous l'avez fait à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait.” 41 « Ensuite, le roi dira à ceux qui seront à sa gauche : “Allez-vous-en loin de moi, maudits ! Allez dans le feu éternel qui a été préparé pour le diable et ses anges ! 42 Car j'ai eu faim et vous ne m'avez pas donné à manger ; j'ai eu soif et vous ne m'avez pas donné à boire ; 43 j'étais étranger et vous ne m'avez pas accueilli ; j'étais nu et vous ne m'avez pas habillé ; j'étais malade et en prison et vous n'avez pas pris soin de moi.” 44 Ils lui répondront alors : “Seigneur, quand t'avons-nous vu affamé, ou assoiffé, ou étranger, ou nu, ou malade, ou en prison et ne t'avons-nous pas secouru ?” 45 Le roi leur répondra : “Je vous le déclare, c'est la vérité : toutes les fois que vous ne l'avez pas fait à l'un de ces plus petits, vous ne l'avez pas fait à moi non plus.” 46 Et ils iront subir la peine éternelle, tandis que ceux qui ont fait la volonté de Dieu iront à la vie éternelle. » Répons : Louange à toi, ô Christ


CHANT : Au dernier jour AEC 319, 1+2+5+6


Message

Matthieu 25, 31-46


Vendredi prochain, ce sera le black Friday. Jour où l’hyperconsommation à l’échelle mondiale est de mise… pile 1 mois avant Noël.

Le vendredi noir… Jour de frénésie commerciale. Dans sa dénomination, ce black-friday fait suite au black Thursday, ce fameux jeudi noir d’octobre 1929 où l’économie mondiale s’est cassée la figure ; la 2ème Guerre Mondiale, quelques 10 ans plus tard, n’était plus très loin.


Le noir, sous nos latitudes, c’est la couleur de deuil. Ailleurs, c’est la couleur de la fête, de la joie. Nous ne sommes plus loin de la fin de l’année et dimanche prochain, nous nous souviendrons des défunts de notre paroisse : 32 familles ont été concernées.


Le noir, c’est aussi en ce jour du Jugement Dernier, la couleur de la robe de l’avocat. Du juge, du greffier,… c’est la couleurs associée au tribunal.

Dans bien des représentations que nous avons encore, qui n’imagine pas ce Jugement Dernier comme une entrée au tribunal ou seront pesées nos œuvres et consciences, et il nous faudra rendre des comptes à Dieu. Notre passage d’Evangile autour du Jugement Dernier parlait d’ailleurs de ce trône devant lequel moutons et chèvres passeront…


Dans la salle des pas perdus, en attendant mon tour, quand ce sera le moment pour moi, qui y aura-t-il d’ailleurs à côté de moi ? Nous retrouverons-nous juste dans un entre-soi, un entre-nous rassurant avec les sœurs et les frères chrétiens ?

Qu’en est-il du reste de l’humanité ? Pas de compte à rendre pour les juifs, les musulmans, les « sans-religion, les sans foi ni loi » ? Y aura-t-il une foule d’inconnus, des visages me rappelant quelqu’un, serai-je seul en face d’une porte qui à un moment s’ouvrira ? J’imagine, on imagine… Une porte, qui donnera sur quoi? En fonction de nos croyances sur la Lémurie, le Valhalla, l'Atlantide, le Paradis, l'Enfer???


Retour au vécu et à l’expérience.

Mercredi dernier, j’étais avec le petit dernier dans un endroit très plébiscité par les parents le mercredi : non, pas à la piscine, ni au Décathlon ou au Cultura, mais vous brûlez, vous êtes dans le bon secteur: au Trampoline Park, à la Vigie ! Pendant que Luther s’amusait au milieu de la piscine de balles, une fille de 6-7 ans vient me voir ; j’étais assis sur une chaise en train de lire. Elle m’observe pendant 2 secondes et me dit :

« Monsieur, vous êtes juif ? …Ou vous êtes chrétien, ou musulman ? »

Première réaction de ma part : « en voilà une drôle de question, pourquoi veux-tu savoir ? »

Puis je lui dis quand même : « je suis chrétien ».

« Moi, je suis musulman », me dit alors maladroitement la fille.

Arrive à ce moment sa maman, qui était désolée de la conversation, et qui me dit : « excusez-la, mais elle est en plein dans les questions avec la religion en ce moment. ».


Une rencontre brève, spontanée, mais que je qualifie volontiers de belle, d’innocente.


Avec le recul, je me suis dit : dommage, que nous n’ayons pas pu converser encore un peu. Et puis, je me suis interrogé : cela m’aurait-il fait plus (+) plaisir comme conversation si elle m’avait dit je suis juive ou chrétienne comme toi, je ne sais pas mais je ne pense pas…

Un visage d’enfant, dont je me souviens encore quelques jours plus tard.

Le visage d’une forme de pureté, loin des visages de ceux qu’on a pu imaginer en lisant la parabole du Jugement Dernier. Là, on voit plutôt des visages marqués, meurtris, plissés par le poids et l’habitude de la souffrance : les visages des affamés, d’assoiffés, des malades, des prisonniers, des visages d’étrangers. Rien de très ragoutant au final. Ces visages ne nous attirent guère, on dévisage rapidement, on envisage une histoire qui correspond aux traits qui sont là, devant nos yeux. Notre envie première : ne pas s’arrêter, continuer le chemin, oublier ce que nous avons vu.


Cette parabole du Jugement Dernier, il m’arrive de la partager lors de célébrations d’obsèques. Pour rappeler aux vivants le mètre-étalon qui servira lors du jugement : l’humanité, la solidarité, la charité, en langage chrétien l’amour, dont nous aurons été capables (ou pas) pendant notre temps de vie ici-bas. Et ce texte rassure bien souvent plus qu’il n’effraye ; puisque dans l’existence de chacun, même si tout n’aura pas été rose, simple et bienveillant, il y a toujours une trace d’humanité à trouver. Un morceau de vie, une tranche d’existence dans laquelle brillait la lumière de l’Evangile.

Et je rappelle aussi toujours que ce n’est pas au pasteur, au prêtre, à l’Eglise, aux hommes qu’il revient de juger, même si c’est là une de nos grandes passions : juger l’autre ! C’est Dieu seul qui juge, même plus précisément le Christ si nous nous référons au mot d’ordre de ce dimanche : « Tous, il nous faudra comparaître en pleine lumière devant le tribunal du Christ ». ( 2 Cor 5, 10).


Je me souviens aussi que la morale de la parabole : « tout ce que vous avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait, est gravée dans la pierre à l’entrée de la maison-mère de la Fondation Protestante Sonnenhof, à Bischwiller, « où chaque vie est lumière » pour reprendre la devise de la Fondation : adultes, enfants en situation de handicap, de l’autiste léger au polyhandicapé.

Alors, oui, je rajouterai volontiers à la liste des affamés, assoiffés, prisonniers, étrangers les personnes en situation de handicap, les victimes de la guerre, les 160 000 enfants victimes de violences sexuelles tous les ans en France, les femmes sous l’emprise de leur compagnon, dont certaines encore ne verront pas la couleur du sapin de Noël cette année. Vous avez certainement vu cette campagne choc avec une carte météo représentant l’Hexagone par temps de froid, avec des chiffres 2, 3, 5, 6, 10 dans les régions qui sont la projection des femmes qui y seront tuées en 2024 : « Avis de froid pour 2024», dit la campagne qui sera lancée samedi prochain, 25 novembre, journée de la sensibilisation aux violences faites aux femmes.

On pourrait aussi ajouter dans la liste les précaires, là encore souvent des mères célibataires.


Je crois que les mots de Jésus dans la parabole ne sont pas là pour nous effrayer, nous ne sommes plus au Moyen-Age, et ce n’est pas la peur qui suscite la foi.

Ces mots, cette interpellation nous parle plus de la vie que de la mort finalement. De ce que nous faisons ou ne faisons pas, dans notre humanité.

Le sens de la vie, c’est finalement à chacun qu’il revient d’en décider. On peut ainsi passer ses journées à se lamenter, à dénigrer, à faire le mal ou alors choisir de s’impliquer, d’aider, d’écouter, d’aimer avec le caractère et la force qui nous été données…De faire preuve d’un minimum de bon sens, d’intelligence, de solidarité, d’humanité.


Choisir le sens que l’on souhaite donner à sa vie, c’est à nous d’en décider.


Ce qui peut paraître surprenant, c’est qu’avec la mort, c’est exactement la même chose. C’est à chacun de choisir le sens qu’il souhaite lui donner. La mort, ça ne se prépare pas seulement à l’aide d’un contrat obsèques ou d’un testament chez le notaire ; la mort, ce n’est pas seulement choisir la couleur du cercueil ou de l’urne pour les cendres.


Donner un sens à sa mort, c’est déjà de son vivant, y réfléchir. La méditer, la confronter à la Parole de ce Dieu qui nous a reconnus comme ses enfants le jour de notre baptême.


Oui, en Jésus, nous sommes encouragés à goûter la liberté des enfants de Dieu : libres dans notre foi, libres dans nos choix, libres dans notre conscience, libres de choisir avec lui la Vie, la vraie vie, celle qui ne s’arrête pas au moment de rendre le dernier souffle.


Libre de donner un sens, un avenir à notre mort. AMEN



CHANT : Laisserons nous à notre table AEC 317,1-3


LITURGIE DE SAINTE CENE Saint saint Saint AEC 863 et

Christ est venu AEC 875


Intercession :

Unissons-nous dans la prière et intercédons les uns pour les autres :

De tout péché, de toute erreur et de tout mal, de la puissance et des ruses du Malin, préserve-nous, Seigneur.

Des périls des temps de désordre et de guerre, de la faim et de la maladie, protège-nous, Seigneur.

Par le Christ, ton Fils bien-aimé, par sa naissance et par sa vie, par sa parole et ses miracles, par ses souffrances, par sa mort en croix et par sa résurrection, bénis-nous, Seigneur.

Dans la prospérité et dans le malheur, dans la tentation et dans l'épreuve, à notre dernière heure et au jour du jugement, secours-nous, Seigneur.

Nous te prions de bénir et de conduire ton Eglise universelle : qu'elle grandisse dans l'unité de la foi et de l'amour. Donne-lui des conducteurs fidèles à ta Parole et consacrés dans leur vie.

Amène tous les peuples à la lumière de ton Evangile : envoie des ouvriers dans ta moisson.

Fais-nous revenir à toi, si nous nous égarons.

Relève ceux qui sont tombés et affermis ceux qui sont debout.

A nous tous, donne ta force et ta lumière. Amen Notre Père


Annonces


Chant de bénédiction : La paix de Dieu (accordéon)


Bénédiction


Postlude

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