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Panier garni du 19 mars 2023

4ème dimanche de carême "Laetare"

Culte de Sainte Cène









Prélude à l’orgue


„Laetare“ „Réjouissez-vous“ : à vrai dire cette exhortation est étonnante car nous sommes dans le temps du carême. Joie plutôt un thème de l’attente avant Noël, non ? Ce « laetare » annonce déjà la joie qui viendra au matin de Pâques, après les souffrances !

Laetare, c’est un sentiment : c’est une halte bienfaisante sur le chemin menant au Golgotha, c'est le pressentiment de la résurrection malgré l'expérience de l'abandon, malgré le secret de Dieu, c'est le pressentiment de la grâce.


Laetare indique le chemin menant au ciel, le chemin du grain de blé jusqu'au pain, du don jusqu'au fruit, de la mort vers la vie. Le mot final appartiendra à la joie justement là où nous l'attendons le moins.



Le mot d’ordre du dimanche Laetare nous dit que : „Si le grain de blé qui tombe en terre ne meurt pas, il reste seul, si au contraire, il meurt, il porte du fruit en abondance.“ (Jean 12 v 24). Nous réentendrons ce passage dans l’Evangile de ce matin.

CHANT d’assemblée

J’ai soif de ta présence AEC 626 ( 3 strophes) LOUANGE

Psaume du jour : Psaume 84, 6-13

P : Heureux les hommes dont tu es la force,

A : de bon cœur, ils se mettent en route.

P Ils traversent la vallée de la soif,

A : ils la changent en source vive.

P : La première pluie la couvre de bénédictions.

A : ils vont de hauteurs en hauteurs.

P : Ils se présentent devant Dieu à Sion.

A : Seigneur, Dieu de l’Univers, entends ma prière !

P : Dieu, vois notre bouclier, regarde le visage de ton messie.

A Un jour dans tes parvis en vaut plus que mille.

P Le Seigneur Dieu est un soleil, il est un bouclier.

A Le Seigneur donne la grâce, il donne la gloire.

Tous : Heureux qui espère en toi !

Répons de la louange : AEC 151, 1 Je louerai l’Eternel


PENITENCE - Confession des péchés

Nous venons à toi Seigneur Jésus ayant faim et soif de la vraie vie. Nous recherchons ta présence, ta paix. Nous sommes en recherche du véritable amour, nous avons besoin de pardon et espérons donner au moins un peu de sens à notre vie. C'est pourquoi nous te prions. Mais cette prière se limite bien souvent à l’heure que nous passons ici, à l’église, ensemble. Remplis de bonnes intentions, espérant te rencontrer dans ta Parole et dans ton Pain que tu nous partageras à tous ce matin. Seigneur tu nous as laissé ce commandement „Restez dans mon amour“ . Le Christ est resté dans l'amour, et nous devrions nous-aussi rester dans cette réalité d'amour. Nous reconnaissons nos échecs, nous en portons une responsabilité. Seigneur viens nous libérer des cycles répétitifs et stériles.

Viens nous délivrer de nos fausses joies, de nos hypocrisies, celles que nous alimentons avec les autres, et aussi avec toi Maître de la Vie.


Celui qui reconnait ses erreurs, ses manquements marche sur le chemin du pardon. Prions afin que Dieu nous fasse grâce ! Pour toutes les fois où nous ne nous prenons pas le temps de te parler, de reconnaître nos limites, prends pitié de nous. Amen.

Répons : Même en courant plus vite que le vent, plus vite que le temps; Même en volant je ne prends pas le temps, pas le temps.

De te parler, de te faire monter mon humble prière

Vois ton enfant qui ne prend pas le temps de le faire!


PAROLE DE GRACE

Annonce du pardon L'amour de Dieu consiste, non point en ce que nous avons aimé Dieu, mais en ce qu'il nous a aimés et a envoyé son Fils comme victime expiatoire pour nos péchés. 1.Jean 4,10

Un amour sans condition, fidèle, éternel, voilà ce que nous offre le Dieu de Jésus-Christ. Reconnus tout à la fois justes et pécheurs, pécheurs mais justifiés, chantons notre reconnaissance avec ces mots d’Esaïe :

Répons : AEC 167. Quand les montagnes

Prière d’illumination avant d’accueillir la Parole de Dieu

Prions Dieu maintenant que nous sommes en paix avec Dieu par le don fait en Jésus-Christ. ... Dieu miséricordieux, ton amour est la force qui peut tout changer. Permets que nous expérimentions une joie nouvelle venant du sein de nos larmes, la paix qui advient à la fin des conflits, le pardon donné à la culpabilité, la confiance alors qu'il n'y avait plus d'espoir. Accorde-nous la confiance que notre vie est pleine et réussie quand nous nous confions à Jésus-Christ ton fils, notre frère et Seigneur. AMEN

LECTURES BIBLIQUES

Dans l’Ancien Testament, nous lisons dans le livre du prophète Esaïe, chapitre 54, versets 7-10 :

54 7 Pendant un court instant, je t'avais rejetée, mais, dans ma grande tendresse, je te reprends avec moi. 8 Dans un accès momentané de colère, j'ai refusé de te voir, mais, dans mon amour sans fin, je te garde ma tendresse. C'est moi, le Seigneur, qui te le dis, moi qui prends ta cause en mains. 9 « Je vais faire aujourd'hui comme au temps de Noé : j'avais promis alors que la grande inondation ne submergerait plus la terre. Je te promets de même aujourd'hui de ne plus m'irriter et de ne plus te menacer. 10 Même si les collines venaient à s'ébranler, même si les montagnes venaient à changer de place, l'amour que j'ai pour toi ne changera jamais, et l'engagement que je prends d'assurer ton bonheur restera inébranlable. C'est moi, le Seigneur, qui te le dis, moi qui te garde ma tendresse. » Pas de répons chanté.


2) Dans l’Evangile de Jean, au chapitre 12, nous lisons des versets 20 à 24 :

12 20 Quelques Grecs se trouvaient parmi ceux qui étaient venus à Jérusalem pour adorer Dieu pendant la fête. 21 Ils s'approchèrent de Philippe, qui était de Bethsaïda en Galilée, et lui dirent : « Maître, nous désirons voir Jésus. » 22 Philippe alla le dire à André, puis tous deux allèrent le dire à Jésus. 23 Jésus leur répondit : « L'heure est maintenant venue où le Fils de l'homme va être élevé à la gloire. 24 Oui, je vous le déclare, c'est la vérité : un grain de blé reste un seul grain s'il ne tombe pas en terre et ne meurt pas. Mais s'il meurt, il produit beaucoup de grains.



Chant d’assemblée :

Grain de blé AEC 652 ( 2 strophes)

Message – prédication : Esaïe 54, 7-10

Chers amis, ce dimanche Laetare autour de la joie marque un carrefour dans le temps de Carême. Un carrefour, un croisement : révision du code de la route. crossroad en anglais, Kreuzung en allemand, Krizung en alsacien. D’un côté de l’intersection, bien sûr, il y a l’annonce de la Passion : les souffrances et la mort qui s’approchent, la passion au sens étymologique: ce qui fait souffrir, pâtir. Un chemin de vie : celui du Christ, mais aussi, par extension, le nôtre; à chaque jour qui passe, nous faisons un pas de plus vers la fin, cela n'est-il pas aussi vrai pour nous ? « Grain de blé qui tombe en terre » nous disait l’Evangile : la petite mélodie de la mort, mais aussi et en même temps, la grande mélodie de la Vie plus forte que la mort : « qui à Jésus s’abandonne trouve la vraie vie ! ».


Et de l’autre côté du carrefour, de la Krizung,en face de la mort qui s'annonce, la promesse d’un amour fidèle de Dieu pour nous, amour que le prophète Esaïe nous partageait et qui est devenu ce beau cantique autour de l’image des montagnes et des collines… Quand les montagnes s’éloigneraient… ». Nos deux lectures bibliques du jour ont donc été mises en musique ; elles ont inspiré des compositeurs, les lectures ont accouché d'un cantique : une curiosité, nous pouvons la noter !


Et puis autre particularité, nos deux textes du jour contiennent des métaphores, des images. Jésus parle bien-sûr de lui-même en recourant à la comparaison du grain de blé ; Esaïe, notre texte du jour, évoque la fidélité de Dieu aux siens avec un amour plus fort que tous les cataclysmes. Nous pourrions donc dire que nous sommes dans un dimanche très « expressionniste » en tout cas un dimanche qui tourne autour d’expressions, d’expressions fortes qui disent la foi, expressions fortes qui traduisent notre foi.


Ce qui est vrai pour le carrefour dans la vie de l’Eglise et du Carême, l’était aussi dans la semaine sociale de notre pays. Vous n’avez pas pu passer à côté de l’actualité autour de la validation de la réforme des retraites ; même si c’est encore une réalité lointaine pour moi, bien sûr que le sujet m’intéresse ! Avant le passage en force du 49.3 à l'Assemblée, on a écrit que le vote de cette réforme, après tous les débats et soulèvements qu’elle aura suscités, serait pour le gouvernement une victoire à la Pyrrhus. Belle expression qui évoque cette bataille entre Pyrrhus Ier et les Romains à la fin du IIIème siècle, Pyrrhus gagna avec de si lourdes pertes que la victoire ressemblait quasiment à une défaite. Une semaine aussi très expressionniste pour la politique nationale.


Les expressions : c’était aussi le sujet d’un des quizz que je proposais la semaine passée aux ainés de l’Age d’Or. Ne pas mettre son pain à l’envers, le jeu n’en vaut pas la chandelle, l’argent n’a pas d’odeur, …nous avons découvert ou redécouvert la richesse de notre patrimoine francophone. Francophonie, mot d’ailleurs inventé par le géographe Onésime Reclus dans son ouvrage « France, Algérie et colonies » pour évoquer les espaces géographiques où la langue française est parlée, un néologisme des années 1880. On s'en rappellera demain, 20 mars, Journée Internatiaonale de la Francophonie. On a organisé une choucroute pour fêter ça!


En lien avec les lectures de ce dimanche, je dirais volontiers que ce dimanche Laetare est celui de la théophonie, ou de la christophonie, ou encore de la théophonie chrétienne. Le dimanche des espaces géographiques dans lesquels la langue du Dieu de Jésus-Christ est parlée. Une langue déjà révélée chez les prophètes, une langue dont Jésus est devenu le meilleur porte-parole.


Quels espaces, quelles géographies nos textes ont-ils évoqué ? Si vous avez été attentifs, ce dont je ne doute pas un seul instant, nous avons retrouvé le mot « terre » aussi bien dans l’Evangile que dans le texte d’Esaïe : le grain de blé tombe dans la terre, évidemment, et chez Esaïe, l’alliance de Dieu est rappelée avec l’épisode de Noé et de l’inondation qui couvrait toute la terre. La terre, comme désignation de l’ensemble de la planète et comme matière organique, celle que nos pieds foulent. La dimension verticale, la conscience d’être connecté à l’univers nous vient d’ailleurs de cette sensation-là : lorsque nous sommes debout, les pieds bien ancrés dans le sol, c’est là que nous nous sentons vivants. Debout, c’est d’ailleurs la définition du verbe « ressusciter » : se tenir debout.


C’est à partir du moment que nous nous levons le matin, que nous pouvons aussi juger de notre état de forme du moment : tant que l’on est couché, alité, au chaud sous la couette, les choses vont (ou à peu près). Gare au lever ! C’est la verticalité qui nous fait exister ; c’est presque de la théologie : non, nous ne sommes pas que des femmes et des hommes d’horizontalité… nous ne sommes pas que chair et os, nous sommes aussi Souffle, Esprit, âme. C’est là que se situe notre dimension verticale, inhérente à chacun, qui nous ouvre aux réflexions philosophiques, éthiques, spirituelles.


La verticalité donc ! Voilà une autre géographie évoquée par nos 2 textes bibliques de ce matin. La fin, la finalité du grain de blé est de donner du fruit : le printemps à nos portes nous rappelle cette vérité. Ce qui se passe sous la terre et qui ressemble à la mort en hiver est appelé à renaître, à revivre au printemps. Narcisses, perce-neiges et tulipes qui poussent verticalement dans nos jardins nous le disent à leur manière…


Et le relief ultime, la verticalité la plus évidente est bien sûr incarnée dans les collines et les montagnes d’Esaïe : les points hauts sont ceux où l’humanité croyante a cherché et trouvé la présence divine. Bon nombre de patriarches et prophètes y ont vécu des expériences intenses pour leur foi. Après être passés sur la montagne, plus rien n’aura été comme avant.

Dans notre langage commun, on dit que telle ou telle épreuve est comme une montagne infranchissable… Ce sont les accidents ou les maladies inattendus, les passages difficiles, les cailloux sur lesquels on trébuche…. Chacun de nous en connaît, chacun de nous a déjà connu une période où tout ou presque semblait s’écrouler autour de nous.


Certains font des petits détails, une « montagne »…

Certains marcheurs emmènent des cailloux au moment de leur départ dans la vallée, et les dépose tout en haut sur le sommet, on appelle cet amas de pierres artificiel un Cairn : c’est une balise, un indicateur qui dit que d’autres étaient là avant moi ! Ces traces de passage, ces empreintes qui témoignent de la vie donnent ou redonnent espoir aux marcheurs au sens où elles disent : là où tu es en train de passer, d’autres étaient là avant toi : alors courage, ils ont eu mal aux mollets comme toi en ce moment, ils ont eu envie d’abandonner… mais ils ont continué.


Chacun de nous est appelé à être un Cairn pour les autres. Des donneurs d’espoir, des gens qui motivent pour que la vie triomphe. Pas seulement avec nos propres forces, mais reliés toujours à notre mandat de baptisé, se sachant unis à la vie et à la mort du Christ qui nous donne Sa joie et sa Force.


En introduction de mon message, je parlais de carrefour, de Krizung : une forme de croix. Encore un élément géographique qui évoque la théophonie, le langage de Dieu pour le monde. Un trait vertical, un trait horizontal. Là où Dieu, Son Fils et les hommes d’aujourd’hui se croisent. Une croix comme celle du mont Golgotha, ancrée dans la terre, et dominant vers le ciel. Celle qui a porté le grain de blé divin, portant la vie, par amour et pour le Salut de l’Humanité.


Dans le repas de la Cène, pain et vin, corps et sang du Christ, nous pourrons encore recevoir d’une autre manière le langage de Dieu, la théophonie : mais sous une forme toute concrète, autour d’une table. Avec de la matière pour sentir, ressentir, goûter, éprouver le don et le pardon offerts par le Dieu de Jésus-Christ.


C’est dans ce sacrement que s’est accomplie à la fois l’annonce de la mort du grain de blé et à la fois la prophétie d’Esaïe que je rappelle au moment de conclure :

« 10 Même si les collines venaient à s'ébranler, même si les montagnes venaient à changer de place, l'amour que j'ai pour toi ne changera jamais, et l'engagement que je prends d'assurer ton bonheur restera inébranlable. C'est moi, le Seigneur, qui te le dis, moi qui te garde ma tendresse ».


A ce carrefour, à cette krizung, peu importe la langue, à ce croisement à nous nous trouvons dans notre vie personnelle et notre vie de foi, Dieu veut nous aider à traverser la route. Direction sa table, direction les monts et les vaux, il sera à nos côtés. AMEN


( bref interlude musical à l’orgue)


Chant d’assemblée : Oh, prends mon âme AEC 602 ( 3 strophes)

Liturgie de Sainte Cène : Saint saint saint et Christ est venu

Intercession

Seigneur tu nous offres la vie, tu nous appelles à la vraie vie du sein même de nos souffrances. Dieu notre Père le doute, la tristesse, les souffrances et les angoisses peuvent nous submerger. Accorde-nous l'espérance, permets que nous restions fermes dans la foi, avec les certitudes que donne la foi. … Permets que nous soyons unis au Christ, lui qui seul peut nous donner la vraie vie. C'est avec lui que nous surmonterons nos questionnements, que nous sortirons de nos impasses. Ta puissance peut tout transformer, transforme-nous Seigneur. ... Nous te prions Seigneur pour tous ceux qui sont chargés de T'annoncer par leurs paroles et par leurs actions. Bénis leur vocation, que ta vérité puisse accompagner leur travail, ta présence à leurs côtés ouvrir les cœurs de ceux qui leurs sont confiés. ... Nous te prions pour tous ceux qui exercent un pouvoir dans ce monde afin qu'ils favorisent la vie, la paix et la justice. Quand la justice est prononcée, que le discernement, la vérité et la justesse dominent. Quand la liberté mène ses combats, que ses acteurs restent profondément humains et qu’ils ne sombrent pas dans les excès. Quand la vérité est dite, que l'amour aussi continue à être dit. ... Nous te prions pour tous ceux qui souffrent de la faim et de la maladie, de l'absurde ou de la méchanceté. Nous te prions dans le silence de ces instants, pour ce qui nous pèse ou nous réjouit particulièrement. ... NOTRE PERE,…

Temps de communion ( hosties, vin et jus de raisin dans gobelets)

Annonces – offrande


CHANT DE BENEDICTION : AEC 890 Viens et nous bénis, 1+3

Bénédiction finale

Postlude à l’orgue

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