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Panier garni du 19 février 2023 ESTOMIHI

Estomihi 2023 – dimanche avant careme




Accueil : La grâce et la paix vous sont données de la part de Dieu notre Père et de Jésus Christ notre Seigneur.

Soyez tous les bienvenus à ce culte du dimanche quinquagésime dont le nom "Estomihi" vient du début du psaume 31 : " Sois pour moi un rocher fortifié, une place forte pour que je sois sauvé. Ce dimanche "Estomihi" conclut la période qui se situe entre la fin du temps de l'Epiphanie et le début du temps du Carême.

Le thème de ce dimanche : "En route vers la croix" nous invite à méditer le chemin du Christ vers la croix.

Aimer ne va pas sans souffrance et sans lutte ; être disciple du Christ c'est accepter les creux de la souffrance comme les hauteurs de la montagne de la Transfiguration ; c'est accepter la solitude du mont Golgotha comme la compagnie joyeuse des noces de Cana.

Etre disciple du Christ, chaque année, c'est se mettre en route vers la croix ; être disciple du Christ, c'est faire confiance à celui qui est chemin, vérité et vie, et se mettre en route à sa suite. Voilà ce vers quoi souhaite nous amener ce dimanche Estomihi. Amen.


CHANT AEC 247 Célébrons le Seigneur strophes 1-3


Psaume 31 : Eternel, je cherche en toi mon refuge ; que jamais je ne sois confondu !

Incline vers moi ton oreille, hâte-toi de me secourir !

Sois pour moi un rocher protecteur, une forteresse, où je trouve mon salut!

Car tu es mon rocher, ma forteresse ; et à cause de ton nom tu me conduiras, tu me dirigeras.

Je remets mon esprit entre tes mains, tu me délivreras, Eternel, Dieu de vérité !

Je serai par ta grâce dans l'allégresse et dans la joie car tu vois ma misère, tu sais les angoisses de mon âmes, et tu mettras mes pieds au large.

La fin du Psaume 31, nous allons la chanter avec le répons qui suit :

Répons : Je me confie en toi AEC 154, 1-2




Pénitence :

Seigneur, nous sommes venus ce matin pour te célébrer, mais tu le sais, nous sommes toujours pressés.

A peine faisons-nous une chose, que nous pensons déjà à une autre.

A peine nous sommes-nous installés, que nous voulons repartir.

Nous avons de la peine à vivre l’instant présent, à faire vraiment halte, à nous mettre à ton écoute.

Et pourtant, nous le savons, c’est dans le calme et le repos qu’est notre force.

Seigneur, apprends-nous la patience et l’écoute, le repos et la disponibilité à ta présence !

Ecoute-nous, lorsque nous te prions comme en ce moment. Aide-nous toujours à oser nous ouvrir à toi.


Répons : Kumbaya My Lord ( viens chez nous Seigneur)


Annonce de la grâce :


Comme à Marthe, le Seigneur nous dit : « Tu t'inquiètes et t'agites pour bien des choses. Une seule est nécessaire. C'est bien Marie qui a choisi la meilleure part ; elle ne lui sera pas enlevée. »

Puissions-nous, nous aussi choisir ce qui est vraiment essentiel à chaque instant de notre vie


Répons : AEC 167 Quand les montagnes s’éloigneraient


Prière : Seigneur, tu nous appelles à te suivre, mais bien souvent, nous avons peur de marcher derrière toi, car c'est un chemin à risque pour celui qui s'y engage. "Porter sa croix", "perdre sa vie pour le Seigneur" ! - nous n'y sommes souvent pas prêts, nous en avons peur.

Témoigner de ce que nous croyons, parler de notre espérance, même avec nos plus proches, c’est déjà compliqué, nous n’osons pas, nous avons peur d’être catalogués, jugés… Tout supporter, tout pardonner : Toi Seigneur, tu as su le faire. Nous essayons, avec plus ou de moins de zèle et de succès. Alors Père, prends-nous par la main sur ton chemin, et viens fortifier notre foi. Dès maintenant, par Ta Parole que nous allons recevoir. Amen


Lecture biblique Evangile de Marc, chap 8, versets 31-38

8 31 Ensuite, Jésus se mit à donner cet enseignement à ses disciples : « Il faut que le Fils de l'homme souffre beaucoup ; les anciens, les chefs des prêtres et les maîtres de la loi le rejetteront ; il sera mis à mort, et après trois jours, il se relèvera de la mort. » 32 Il leur annonçait cela très clairement. Alors Pierre le prit à part et se mit à lui faire des reproches. 33 Mais Jésus se retourna, regarda ses disciples et reprit sévèrement Pierre : « Va-t'en loin de moi, Satan, dit-il, car tu ne penses pas comme Dieu mais comme les êtres humains. »

34 Puis Jésus appela la foule avec ses disciples et dit à tous : « Si quelqu'un veut venir avec moi, qu'il cesse de penser à lui-même, qu'il porte sa croix et me suive. 35 En effet, celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie pour moi et pour la Bonne Nouvelle la sauvera. 36 A quoi sert-il à un homme de gagner le monde entier, si c'est au prix de sa vie ? 37 Que pourrait-il donner pour racheter sa vie ? 38 Si quelqu'un a honte de moi et de mes paroles face aux gens d'aujourd'hui, infidèles et rebelles à Dieu, alors le Fils de l'homme aussi aura honte de lui, quand il viendra dans la gloire de son Père avec les saints anges. »


Pas de répons mais chant

CHANT AEC 277 A Dieu soit la gloire, 2 strophes


Message

I Corinthiens 13 (lecture immédiate)

Dimanche dernier, Sexagésime, vous m’entendiez dire ici que l’un de mes anciens collègues, pasteur retraité du côté de Haguenau, avait fait sa conversion en entendant les mots de Paul, ceux que je viens de vous partager à l’instant. Ce fameux hymne à l’amour, de I Corinthiens 13.

Le jeune étudiant en théologie qu’il était, du côté de Saverne, n’en avait pas dormi de la nuit ! Tellement ces mots sonnaient, résonnaient en lui. Cette histoire illustrait la Parole performative, la Parole opérante, telles la pluie et la neige fécondant la terre, Dieu qui parle de manière précise, personnelle, féconde, déstabilisante à l’une de ses créatures. Témoignage puissant, véridique, mais rare…

Arrive ce dimanche Quinquagésime… Les grands esprits se rencontrent ! Quelquefois, il m’arrive aussi de me rencontrer moi-même… lorsque je vous partageais cette anecdote la semaine passée, je ne savais pas encore qu’il me serait donné de prêcher sur ce texte une semaine plus tard ! Curieux hasard sans doute ! Les planètes sont alignées, apparemment surtout Vénus puisque depuis le milieu de semaine, St-Valentin oblige, c’est le rose, le rouge qui est de sortie, des cœurs partout (geste doigts), amour toujours, love forever, j’ai vu des cœurs à la boulangerie, au salon de coiffure, même à la pharmacie… ! Il y avait une super promo de St-Valentin sur les bas-résille de contention, et sur les pastilles à sucer… véridique ! Je n’ai pas vu de gros cœur rouge dans la vitrine des pompes funèbres Aubry et Roc Eclerc, mais c’est souvent là aussi, dans ce type d’échoppes, que se montre l’amour porté par la famille à celui ou celle qui vient de trépasser. Au-delà du bois précieux du cercueil tout confort, capitonné, j’ai toujours été surpris par ces belles épitaphes ou plaques sur les tombes, ces beaux mots débordant d’amour. Dans ces cas, je me dis toujours qu’il aurait sans doute été bon et utile de témoigner de cet amour ici-bas, et du vivant de la personne, ce qui n’est pas toujours le cas… Mieux vaut tard que jamais, dit l’adage… non, quelquefois c’est vraiment trop tard !


Alors hasard du calendrier ou pas, nous avons entendu ce matin ce fameux hymne à l’amour, écrit par l’apôtre Paul aux paroissiens de Corinthe.

L’amour, dont on a tellement parlé, écrit, qui_ hier comme aujourd’hui_ est victime de son succès : on le met à toutes les sauces, on le cherche, on le trouve, on le perd, on veut le sauver…quelque fois aussi, il meurt. Dans la société d’aujourd’hui, l’amour se conjugue le plus souvent au pluriel : c’est la fin de l’amour au singulier, les amours sont là ! C’est ce que je lisais encore l’autre jour sur le tramway multicolore de la CTS : il y avait sur la carlingue des mots comme inclusion, visibilité et en queue de rame : AMOURS avec un S à la fin.


Sempiternelle question : au fait c’est quoi l’amour ?

Entre les chercheurs et les déçus de l’amour, … les polyamoureux, les asexuels,… les pansexuels, les aromantiques, la skolioattirance…et oui, vous apprenez des nouveaux mots à l’église !… Bref, en terme d’amour, chacun aura un truc à vous dire, et pas forcément quelque chose qui convient aux hétéros chrétiens qui se chauffent au fioul… L’amour, c’est un peu comme la société actuelle finalement, beaucoup ont du mal à s’y retrouver !

Par contre, ce que nous avons tous expérimenté, c’est le jour où nous avons dit ou le jour où on nous a dit : « Je t’aime !». Et ce jour-là, notre petit monde, et le grand monde autour de nous, s’est transformé ! / Premier constat : c’est d’abord dans la parole, dans le Verbe que l’amour a surgi…c’est dans le Verbe que naît la relation. Entre humains, entre divin et humain… « au commencement était la Parole », nous rappelle le Prologue de Jean. Bien sûr, il faut ensuite dépasser les mots pour arriver aux actes ; le sage nous rappellera qu’il n’y a pas d’amour, mais seulement des preuves d’amour.


Alors, un peu coincés devant la définition du mot « amour », ça nous arrangerait presque que l’apôtre Paul nous livre ses mots, son expérience en terme d’amour, pour exprimer ce qu’il peut, ce qu’il doit, ce qu’il devrait être. Pour ceux qui fréquentent la Bible et qui connaissent un peu Paul, inutile de dire que l’amour dont il parle n’est pas à prendre au sens poétique et fleur bleue…à Corinthe, encore moins qu’ailleurs, on ne se faisait pas de cadeaux ! C’était le « moi je » qui comptait, le culte de l’égo, la lutte des uns envers les autres pour gagner de l’estime, de l’argent, du pouvoir, de la notoriété…

Difficile d’aimer lorsqu’il y a de la compétition, de la jalousie, de la rancœur, de la peur, de l’incompréhension. Chacun de nous l’a expérimenté.


Difficile d’aimer ou de re-aimer lorsqu’il y a eu un mensonge, des non-dits, du mal de commis…. Je relis quelques versets : « Qui aime ne fait rien de honteux, n'est pas égoïste, ne s'irrite pas et n'éprouve pas de rancune ; 6 qui aime ne se réjouit pas du mal, il se réjouit de la vérité. 7 Qui aime supporte tout et garde en toute circonstance la foi, l'espérance et la patience. »


L’amour me donne aussi un espace de protection: un espace dans lequel il m’est possible de m’ouvrir à l’autre. Un lieu où je sais que je suis écouté, entendu et respecté. La vérité en est l’un des fondements.

Etre honnête l’un envers l’autre permet souvent de sortir des crises les plus profondes.


Tout cela on le comprend, on l’a expérimenté… mais reste alors la fin de cet hymne, plus énigmatique : avec une vision partielle, le miroir par lequel on voit, la pensée de l’enfant : « je pensais comme un enfant… ».


Là on saisit bien que l’apôtre ne parle pas d’un état amoureux, mais d’un amour agapè, avec des verbes d’action. Paul n’aurait sans doute encouragé à la création d’une fête des amoureux … mais il aurait sans doute volontiers encouragé à une fête des « aimants », de ceux qui aiment Dieu.

L’amour agapè, je le rappelle, c’est cet amour dont Dieu est la source. Cet amour-là n’est pas une émotion, ni un sentiment, ni un état.

L’amour dont Paul parle dépasse les totalitarismes, la tentation de vouloir tout posséder, tout contrôler… la religion, certaines confessions ou tendances souffrent de se targuer de tout connaître, et c’est exactement à cet instant précis qu’elles deviennent dangereuses et sectaires.


Finalement, ce texte de Paul dont on a voulu faire un exemple, un mètre-étalon nous renvoie plus (+) à une certaine humilité : avec Paul, effectivement, je ne peux que confesser que oui, je n’aime que de manière imparfaite, je ne connais mon plus proche, mon prochain, même celui avec lequel ou laquelle je partage déjà X années de vie commune, qu’imparfaitement.

Et bien sûr, je ne connais que la Parole, je ne connais Dieu qu’imparfaitement…


Et oui, nous restons limités ici-bas...l’amour terrestre, l’amour inter-humain, cet amour qui peut devenir haine en quelques secondes, n’est qu’un petit apprentissage sur le chemin qui mène à Dieu.

Nous avons fait quelques pas, mais pas encore marché sur toute la route Ici-bas…


Nous sommes de passage. Nos amours peuvent l’être aussi...pour ceux qui durent, les bosses et les ternissements font partie de l’aventure.


Et tout-à-coup voilà qu’au-delà des parfums du bien-aimé ou de la bien-aimée, surgit avec ce texte, une odeur de carême. Nous y entrons dimanche prochain.


Une période qui nous rappellera que l’amour que nous pouvons donner et recevoir ici-bas n’est qu’une ébauche. Qu’il est toujours perfectible.


La Parole ce matin ne veut que nous faire prendre conscience de ces 2 vérités : C’est Dieu qui est l’Amour. Il est à l’origine.


C’est dans l’amour que nous faisons l’expérience de Dieu.


Une des marques concrètes de cet agapè a été le dernier repas pris un jeudi soir, à la veille de sa mort. Un menu simple, dans lequel tout est dit : du pain, du vin, le corps, le sang, donnés pour nous. Pour chacun de nous. Par amour.


AMEN


CHANT AEC 424 Entre tes mains j’abandonne 3 strophes


Liturgie de Sainte Cène : avec les 2 répons habituels : Saint Saint Saint et Christ est venu Notre Père

Annonces-Offrande (interlude musical) en fonction du timing


Envoi : Jésus dit : Si quelqu'un veut venir avec moi, qu'il cesse de penser à lui-même, qu'il porte sa croix et me suive. Car l'homme qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie pour moi et pour la Bonne Nouvelle la sauvera. (Marc 8, 34.35)


CHANT d’envoi : Toi lève-toi AEC 545, 1 strophe


Bénédiction

que le seigneur vous benisse et vous garde

que le seigneur fasse luire sa face sur vous et vous accorde sa grâce

que le seigneur tourne sa face vers vous et vous donne sa paix

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