Panier garni du 12 octobre 2025: "la foi victorieuse"
- Paroisse Protestante
- 12 oct.
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17ème dimanche de la Trinité 12 octobre 2025, 10h

Prélude - Accueil
Soyez les bienvenus à ce culte du 17ème dimanche du temps de la Trinité dont le thème s'intitule « La foi victorieuse » et dont le mot d’ordre nous dit : « La victoire qui a vaincu le monde, c’est notre foi » (1 Jean 5, 4c)
Notre foi est victorieuse parce que, fondée sur l’amour et le pardon de Dieu, elle nous rend capable, MALGRE TOUT, d’aimer et de pardonner à notre tour.
Un peu comme du thé divin qui infuse en nous et qui peut nous rendre meilleur, à l’image du Dieu de la Bible qui nous a enseigné l’ouverture, le respect, la solidarité…de ne pas penser d’abord qu’à notre propre pomme.
La victoire, pour les chrétiens, elle a été signée au matin de Pâques, jour où l’ordre du monde a été bouleversé, chamboulé : même les morts ne sont plus à leur place ! Voilà une parole qui peut toucher ceux qui ont perdu un être cher !
Notre foi est victorieuse parce qu’elle nous rend capable d’espérance et de confiance MALGRE la désespérance : qui n’a pas désespéré des autres, de soi-même, de ce monde, de nos gouvernants?
Qui n’a pas senti vaciller la maison de ses certitudes parce que des événements non maîtrisés se sont invités sur les chemins de nos vies ? Coups durs, ruptures, conflits, déceptions, maladie, deuil….
Paul le dira dans sa belle lettre aux Romains : en tout cela, nous sommes plus que victorieux par notre foi en Christ, et rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ.
Rendons grâce à Dieu et chantons d’un cœur joyeux:
Cantique : Que tout mon cœur soit dans mon chant AEC 138, 1-3
LOUANGE (psaume en alternance )
Avec les mots du psaume 138, faisons monter notre louange
Heureux l'homme qui prête attention aux faibles !
Le jour où tout va mal pour lui, le Seigneur le tire de danger.
Le Seigneur le garde en vie et le rend heureux sur la terre, sans le laisser tomber entre les griffes de ses ennemis.
Le Seigneur le soutient sur son lit de souffrance, en l'entourant de soins pendant sa maladie
Que tous tes fidèles soient débordants de joie à cause de toi,
et que tous ceux qui t'aiment, toi le Sauveur, ne cessent de proclamer :
Tous : "Le Seigneur est grand !"
Répons : Gloire soit au Père,… AEC 821
Pénitence :
Dieu Père, ce dimanche évoque ce qui nous est propre, intime : notre foi, ou notre absence de foi… tu sais que notre foi est rarement forte au point de déplacer les montagnes, mais bien plus fréquemment vacillante et fragile ; tu sais que le doute n’est jamais bien loin de nos pensées : nous doutons de toi, du monde, de nos plus proches, de nous-même.
La victoire, elle n’est jamais acquise : notre société nous apprend que nous avons à nous battre toujours et encore. Les défis pour l’avenir ne manquent pas, déjà ceux en lien avec le développement durable et l’écologie, puis notre carrière, notre santé, notre famille, tout cela nous cause souvent du tracas et de la pein… Alors malgré toutes nos défaites, nos sentiments d’inachevé, nos demandes pas toujours exaucées, apprends-nous à croire à ton amour, à croire à ta présence aussi lorsque nous sommes déçus et que nous subissons des revers ou des échecs ; à croire que tu veux notre bonheur, aussi quand nous sommes tristes et abattus. Que dans les moments d'abattement et de doute, nos questions trouvent auprès de toi une oreille attentive et compréhensive ; que dans les moments de faiblesse et de fragilité, nous puissions trouver une main qui nous porte et nous console.
Dieu Père, apprends-nous à croire à ton amour, plus fort que toutes les tristesses et les craintes, plus fort que les échecs et la mort. Prends pitié de nous
Répons : Seigneur reçois, Seigneur pardonne AEC 407, 4
Annonce de la grâce :
Ecoutons cette parole de Consolation et de Grâce que nous adresse aujourd’hui le prophète Esaïe :
« Le Seigneur a dit : J’ai bien vu ton comportement, mais je te guérirai. Je te guiderai et te rendrai courage. Paix à celui qui est loin, paix à celui qui est proche ! Oui, je guérirai mon peuple. » Es 57, 18.19
Répons : Victoire au Seigneur de la Vie AEC 500, 1+2
Prière : Dieu notre Père, tu viens à nous parce que tu nous aimes et tu nous appelles à te faire pleinement confiance dans les bons comme dans les mauvais jours. Prends-nous par la main, donne-nous la certitude de ta présence et une foi capable de déplacer des montagnes. Nous te le demandons au nom de Jésus Christ, notre Seigneur. Amen
Lectures bibliques, par les conseillers presbytéraux
Romains 10, 9-17
9 Si, de ta bouche, tu affirmes devant tous que Jésus est le Seigneur et si tu crois de tout ton cœur que Dieu l'a ramené d'entre les morts, tu seras sauvé. 10 C'est par le cœur, en effet, que l'on croit, et Dieu rend juste celui qui croit ; c'est par la bouche qu'on affirme, et Dieu sauve qui fait ainsi. 11 L'Écriture déclare en effet : « Quiconque croit en lui ne sera pas déçu. » 12 Ainsi, il n'y a pas de différence entre les Juifs et les non-Juifs : ils ont tous le même Seigneur qui accorde ses biens à tous ceux qui font appel à lui. 13 En effet, il est dit : « Quiconque fera appel au Seigneur sera sauvé. »
14 Mais comment feront-ils appel à lui sans avoir cru en lui ? Et comment croiront-ils en lui sans en avoir entendu parler ? Et comment en entendront-ils parler si personne ne l'annonce ? 15 Et comment l'annoncera-t-on s'il n'y a pas des gens envoyés pour cela ? Comme le déclare l'Écriture : « Qu'il est beau de voir venir des porteurs de bonnes nouvelles ! » 16 Mais tous n'ont pas accepté la Bonne Nouvelle. Ésaïe dit en effet : « Seigneur, qui a cru la nouvelle que nous proclamons ? » 17 Ainsi, la foi vient de ce qu'on écoute la nouvelle proclamée et cette nouvelle est l'annonce de la parole du Christ.
Alléluia !
Répons : Alléluia
2) Evangile de Matthieu chap 15 versets 21 à 28 :
21 Puis Jésus partit de là et s'en alla dans le territoire de Tyr et de Sidon. 22 Une femme cananéenne b qui vivait dans cette région vint à lui et s'écria : « Maître, Fils de David, aie pitié de moi ! Ma fille est tourmentée par un esprit mauvais, elle va très mal ! » 23 Mais Jésus ne répondit pas un mot. Ses disciples s'approchèrent pour lui adresser cette demande : « Renvoie-la c , car elle ne cesse de crier en nous suivant. » 24 Jésus répondit : « Je n'ai été envoyé qu'aux brebis perdues du peuple d'Israël. »
25 Mais la femme vint se mettre à genoux devant lui et dit : « Maître, aide-moi ! » 26 Jésus répondit : « Il n'est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux chiens. » — 27 « C'est vrai, Maître, dit-elle, pourtant même les chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres. » 28 Alors Jésus lui répondit : « Oh ! Que ta foi est grande ! Dieu t'accordera ce que tu désires. » Et sa fille fut guérie à ce moment même.
Répons : Louange à toi, ô Christ
CHANT Avec le Christ dépasser les frontières Rec Alléluia 37-09, 1+2+4
Message
Un bien petit mot qui nous turlupine ce matin : 3 lettres, F O I, foi.
Et pas n’importe laquelle, la foi victorieuse ! Wouaw, déjà ça nous dépasse, on a l’impression que ça nous projette loin de nos réalités de vie. Entre sans doute un "vouloir" et un "pouvoir"; "je veux bien croire", mais mes réalités de vie, la maladie, le départ trop rapide d'une femme, d'un homme dans la fleur de l'âge font que je ne "peux " pas croire. Voilà un verbatim que nous entendons fréquemment! Pourtant, il s'est battu, elle s'est battue, ils y ont cru et tout leur entourage avec… Mais, mais….
On définit la foi souvent avec ce qu'elle n'est pas. Foi : ce qui est contraire à la raison.
Foi : confiance basée sur une ou des convictions, le plus souvent religieuses ou mystiques.
Je crois que la foi est effectivement une histoire de convictions, je dirai même qu'elle est une histoire de tempérament, de caractère, en tout cas le résultat d’une volonté. Celle de croire, celle d'espérer. Comme le rappelle un certain Jésus dans l'Evangile: si vous l'aviez grande comme un grain de moutarde, vous pourriez déplacer des montagnes!
Retour en arrière: le 17 septembre 1981, un homme lançait dans l'hémicycle: "demain, vous voterez pour l'abolition de la peine de mort".
Robert BADINTER, le « panthéonisé » de la semaine, dans son vigoureux plaidoyer, ne doutait pas un instant que son texte ne serait pas voté ; il a rendu son combat audible aux oreilles des députés; pour eux, c’était devenu une évidence que de supprimer le châtiment suprême de la Constitution Française.
Que de joutes endiablées au préalable avec ses contradicteurs dans les semaines qui ont précédées le vote, que de rappels de ce que les libertés ont été gagnées aux prix de sacrifices… Il était un bon avocat de la cause qu’il défendait ! Il avait la gnaque, la volonté, il avait la foi ! Et ça a marché ! Discret sur sa pratique de foi, il se disait être un « juif de Kippour », comme d’autres se diraient chrétiens de Noël ou du Vendredi-Saint ; mails il reconnaissait que, je cite « son combat pour les libertés vient en grande partie de ses origines ».
Autre exemple de détermination, de foi qui a payé cette semaine : le traité de paix au Moyen Orient. Je suis loin d’être un Trumpiste, comme certains médias nationaux le sont, mais tout de même je ne peux que reconnaître que c’est à force d’une inlassable détermination que le Président américain a obtenu ce traité de paix. On attend de voir, maintenant, bien sûr, cela est encore frais et fragile. Mais quand même ! Trump a arraché une victoire !
« Il s’appelle Albert, il habite là derrière, dans la vallée de Munster… » J'y étais mercredi dernier, à Gunsbach. Cette année 2025 marque les 150 ans de la naissance d'Albert Schweitzer. Pour lui, pareil, c’est par humanisme, et porté par la conviction du respect de la vie et de toute forme de vie, que tout son travail s’est vu récompensé en 1952 par un Prix Nobel de la paix. Homme de foi, bien sûr ! Dans sa correspondance nombreuse, plus de 200 000 lettres rédigées de sa main, j’ai retenu cette phrase, qu’il attribuait à Einstein : « Il n’y a que 2 façons de vivre sa vie : l’une en faisant comme si rien n’était un miracle, l’autre en faisant comme si tout était un miracle ». On retrouvera ici l’un des attributs dont j’affuble volontiers la foi, en tout cas ma foi : bien plus que d’être innée, bien plus d’avoir ou de ne pas avoir la foi comme on l’’entend souvent, je crois que la foi exige un effort. Une façon d’envisager le monde, mon existence, le sens de ma vie, une façon de regarder ce monde et mon existence en son sein.
Alors vous me direz : Badinter, Trump, Einstein, et Schweitzer ? Et moi là-dedans ? Péquin lambda, au mieux péquin moyen… !?
Je vois l'état du monde, et je me dis que ce n'est pas glorieux tout ça.
Je regarde autour de moi, parmi mes proches, et je me dis que je n'ai pas toujours été à la hauteur, et que j'aurais pu dire, faire, être autrement… Par peur, par lâcheté, par confort, par opportunisme…
Quand ai-je appelé pour la dernière fois celui qui est mon Père dans les cieux?
Quand ai-je parlé en vérité pour la dernière fois à celui qui est mon père ici-bas, ma fille, mon frère, ma compagne?
Quand ai-je pour la dernière fois pensé, peut-être espéré que la mort n'était peut-être effectivement qu'un passage et que je devrais profiter de mes années terrestres pour mener des projets de vie, plutôt que d'être dans les rangs de ceux qui divisent, polémiquent, alimentent les haines?
Pour le dire autrement, quand ai-je eu pour la dernière fois le courage d'être, comme le dit si bien Paul Tillich dans son livre éponyme dont l'enjeu est de sauver l'être humain du désespoir et de reformuler le christianisme de manière contemporaine.
Sa pensée, résumée en une phrase: "Je peux m'accepter avec ce que je suis, avec mes défauts, mon manque de foi, parce que je suis déjà accepté, déjà sauvé, justifié. ". On retrouve ici la théologie de la justification chère aux luthériens.
Etre accepté signifie cesser d'être superflu, cesser d'être de trop; je, tu, nous avons été voulus par ce qui est la source et le fondement ultime. Et ce fondement, les chrétiens l'appellent Dieu. Et ce Dieu est devenu Père, le jour de Noël ( c'est bientôt de nouveau), avec la naissance de Jésus-Christ. Je me rends compte que ce matin, finalement, nous ne faisons rien d'autre que de nous poser quelques questions qui ressemblent un peu à une séance de catéchisme. Comme Tertullien nous le rappelle: on ne naît pas chrétien, on le devient. C'est en connaissance de cause que la foi peut naître, grandir et porter du fruit.
Et oui, c’est le dimanche de la foi victorieuse ! Bien sûr qu’il s’agit déjà, encore et toujours d’annoncer le Christ qui vient, et son message qui est toujours actuel.
Au fond, la foi chrétienne est quelque chose de très simple et nous en avons fait quelque chose de très compliqué.
Nous nous sommes divisés en de multiples églises, communautés, confessions, chapelles, s’excommuniant les unes les autres, ou se dédaignant pour le moins.
Ces divergences de croyances subsisteront pour l’éternité, mais il est important de revenir à l’essentiel : la foi chrétienne n’est pas d’abord une croyance, mais une confiance : la confiance que nous mettons en Dieu, une personne, Jésus de Nazareth, en qui nous voyons le Messie de Dieu, le Sauveur des juifs, des païens, du monde entier.
Nous croyons en un Dieu, que personne n’a jamais vu mais que Jésus nous a fait connaître. « Il est l’image visible du Dieu invisible »
Tout cela est d’une simplicité évangélique et accessible à tous, chacun peut entendre et comprendre cet appel : « crois au Seigneur Jésus et tu seras sauvé, toi et toute ta famille »
Et, comme dit, nous en avons fait quelque chose de très compliqué. Nous avons fait de cette foi originelle une religion avec des rites, des traditions, des confessions de foi, des dogmes, un droit commun.
Mais si des rites, des traditions, des dogmes, des liturgies, des rituels deviennent des écrans qui empêchent de rencontrer Dieu, lorsque l’Eglise elle-même ou ses représentants deviennent des obstacles m’empêchent d’approcher le Christ, ça se complique !
Dimanche dernier, lors de la fête des Récoltes, nous avons exprimé notre foi en Dieu Créateur, de Lui vient le pain pour le corps et la nourriture pour l’Esprit.
C’est lui que Martin Luther flairait d’abord à Wittemberg, pour finalement le rencontrer en traduisant la Bible.
Ce en qui nous croyons est simple : c’est une personne, Jésus de Nazareth.
Croire, c’est simple, et le récit de la femme cananéenne de l’Evangile de ce matin nous l'a dit: elle est cananéenne, pas juive, pas théologiquement correcte.
La théologie elle s’en fout. Ce qu’elle veut c’est la guérison de son enfant, le Salut de sa fille.
C’est à cette foi-là, à cette confiance là que ce dimanche veut nous appeler.
La foi véritable et sincère arrive souvent quand on ne l’attend pas ou plus. Elle nécessite du lâcher-prise de notre part, chose ô combien difficile pour nous autres qui voulons gérer tous les coins et recoins de notre vie, et pourquoi pas aussi celle des autres !
La foi ressemble pour beaucoup à un vaste chantier laissé à l’abandon ; un chantier sur lequel on revient de temps en temps, lorsque des événements heureux ou tristes nous y renvoient de manière inattendue.
Et la foi est souvent un combat, aussi et surtout un abandon.
Ce discours peut effrayer, voire irriter certains. Mais t'es fou! Non, j'ai foi! Amen
CHANT Il est une foi ancienne Rec Alléluia 52-09, 4 strophes (1+3+4+7)
Intercession
Dieu notre Père, tu as révélé au monde ta proposition de Salut en Jésus Christ.
En cela, nous croyons que tu nous aimes et que tu accompagnes nos vies dans les joies comme dans les tristesses, sur les sommets comme dans les vallées de l’ombre et de la mort jusqu’au matin de notre Pâques. Et pourtant, lorsque vient pour nous le moment de marcher dans cette vallée obscure, nous doutons, nous nous révoltons, nous avons de la peine à croire à ta présence et à ton amour. C’est pourquoi nous nous tournons vers toi et te prions :
Tourne-toi vers nous et manifeste-nous ta compassion. Accueille nos doutes et nos questions et donne-nous cette paix du cœur que seul toi peux nous donner.
Nous voulons aussi te prier pour le monde et ses habitants,
- pour ceux qui vivent dans la misère et la pauvreté, victimes de l’exploitation et de la recherche du profit maximal.
- pour ceux qui sont malades et qui n’ont pas d’espoir de guérison
- pour ceux que la vieillesse accable et qui souffrent de la solitude
- pour ceux qui se sont détournés de toi parce qu’ils pensent que ça ne sert à rien de croire
- pour ceux qui méprisent leur prochain parce qu’ils ont de la peine à d’aimer soi-même
- pour ceux qui sont prisonniers de leur fierté et de leur arrogance, parce qu’ils pensent pouvoir se passer de toi
- pour ceux qui vivent et portent en eux le poids d’un deuil
Seigneur, nous sommes fragiles dans la foi, parce que nous avons de la peine à voir ta présence agissante dans notre monde, dans notre vie.
Aide-nous toujours et encore à avancer sur nos chemins, surtout lorsqu’ils sont semés de difficultés, de maladies, de deuils… Fais de nous des instruments de ton amour et de ta paix qui témoignent, par leurs paroles et leurs actes, de ta présence d’amour et de vie dans les ténèbres de ce monde.
Nous te le demandons au nom de Jésus Christ qui nous a appris à te dire :
Notre Père
Cantique : Que la grâce de Dieu soit sur toi AEC 882



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