Accueil :
La paix soit avec vous au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit !
Soyez les bienvenus à ce culte du 7ème dimanche du temps de la Trinité, où nous sommes invités à nous approcher du pain de la Parole que Dieu nous donne.
Le mot d’ordre de ce dimanche est une invitation à vivre de manière concrète notre foi et à en tirer les conséquences pour ce que cela implique dans nos relations aux autres.
Ce mot d’ordre nous dit : « Ainsi, vous n’êtes plus des étrangers mais vous faites partie de la famille de Dieu ».
Malgré les congés, et les départs des uns et des autres pour raison de vacances, notre famille chrétienne élargie est réunie ici au foyer Oberlin pour le 2ème culte de regroupement de l’été. Barbecue dans la foulée.
CHANT : AEC 208, « C’est toi Seigneur qui nous unis » 3 strophes
LOUANGE : Psaume 107 :
Louez le Seigneur, car il est bon, et son amour n'a pas de fin .
Voilà ce que doivent répéter ceux que le Seigneur a pris en charge, qu'il a retirés des griffes de l'adversaire.
Certains étaient perdus dans un affreux désert, sans retrouver le chemin d'un lieu habité.
Mourant de faim et de soif, ils étaient en train de perdre courage.
Alors dans leur détresse ils appelèrent le Seigneur à leur secours, et lui les délivra du danger.
Il les mena par un chemin direct à un lieu habité.
Qu'ils louent donc le Seigneur pour sa bonté, pour ses miracles en faveur des humains !
Car il a donné à boire à ceux qui défaillaient de soif, et ceux qui mouraient de faim, il les a comblés de tout le nécessaire.
Répons : Arc 170 « Jeunes et vieux »
Déposons notre vie devant Dieu
Dans le désert de nos vies
Seigneur où es-tu ? Où te caches-tu ? Dans le désert de ma vie, Dans l'incertitude, Dans l'impression d'être inutile, J'ai le sentiment que tu n'es plus là... Que ma vie est un désert, Un champ de vide et de rien... Et pourtant, je sais que tu es là, à mes cotés, Que tu ne m'abandonnes pas… Viens...
Viens Seigneur nous relever ; reçois tel que nous sommes et pardonne nous
Répons : Ouvre mes yeux Seigneur AEC 408, 3ème strophe
Paroles de relèvement :
Le Seigneur, fidèle à ses promesses, te dit :
Je suis avec toi, je te garderai partout où tu iras et je te ramènerai chez toi ; car je ne t’abandonnerai pas, jusqu’à ce que j’ai fait ce que j’ai dit (Gen 28,15)
Réjouis-toi et prends courage : je suis pour toujours ta lumière à tes côtés !
Répons : L’amour du Seigneur est lumière, 2ème strophe ALL 48-09
Prière : Seigneur, envoie ton esprit de partage pour que je puisse goûter maintenant au pain de Ta Parole. Viens m’apprendre m’en nourrir : tu es le pain vivant descendu du ciel, tu es la Vie.
Donne-moi maintenant, à moi qui suis venu ce matin, de te rencontrer dans le silence de l’écoute.
Parle. Ton serviteur écoute ! Amen
Lectures bibliques :
Première lecture : livre de l’Exode chap 16,versets 2+3 et 11-18
16 2 Là, dans le désert, les Israélites se remirent à protester contre Moïse et Aaron. 3 Ils disaient : « Si seulement le Seigneur nous avait fait mourir en Égypte, quand nous nous réunissions autour des marmites de viande et que nous avions assez à manger ! Mais vous nous avez conduits dans ce désert pour nous y laisser tous mourir de faim ! »
11 Le Seigneur dit à Moïse : 12 « J'ai entendu les protestations des Israélites. Dis-leur donc ceci de ma part : «Ce soir vous mangerez de la viande, et demain matin vous aurez du pain en suffisance ; ainsi vous saurez que moi, le Seigneur, je suis votre Dieu.» »
13 En effet, le soir, des cailles arrivèrent h et se posèrent sur tout le camp ; et le matin, tout autour du camp, il y avait une couche de rosée. 14 Lorsque la rosée s'évapora, quelque chose de granuleux, fin comme du givre, restait par terre. 15 Les Israélites le virent, mais ne savaient pas ce que c'était, et ils se demandèrent les uns aux autres : « Qu'est-ce que c'est ? » Moïse leur répondit : « C'est le pain que le Seigneur vous donne à manger i . 16 Et voici ce que le Seigneur a ordonné : «Que chacun en ramasse la ration qui lui est nécessaire ; vous en ramasserez environ quatre litres par personne, d'après le nombre de personnes vivant sous la même tente.» »
17 Les Israélites agirent ainsi ; ils en ramassèrent, les uns beaucoup, les autres peu. 18 Mais lorsqu'ils en mesurèrent la quantité, ceux qui en avaient beaucoup n'en avaient pas trop, et ceux qui en avaient peu n'en manquaient pas j . Chacun en avait la ration nécessaire.
Répons : Cherchez d’abord AEC 181, 1
Deuxième lecture : JEAN 6, 1-15
6 1 Après cela, Jésus s'en alla de l'autre côté du lac de Galilée — appelé aussi lac de Tibériade —. 2 Une grande foule le suivait, parce que les gens voyaient les signes miraculeux qu'il faisait en guérissant les malades. 3 Jésus monta sur une colline et s'assit là avec ses disciples. 4 La Pâque, la fête des Juifs, était proche. 5 Jésus regarda et vit qu'une grande foule venait à lui ; il demanda donc à Philippe : « Où pourrions-nous acheter du pain pour leur donner à manger à tous ? » 6 — Il disait cela pour mettre Philippe à l'épreuve, car il savait déjà ce qu'il allait faire. — 7 Philippe lui répondit : « Même avec deux cents pièces d'argent , nous n'aurions pas de quoi acheter assez de pain pour que chacun d'eux en reçoive un petit morceau. » 8 Un autre de ses disciples, André, le frère de Simon Pierre, lui dit : 9 « Il y a ici un garçon qui a cinq pains d'orge et deux poissons. Mais qu'est-ce que cela pour un si grand nombre de personnes ? » 10 Jésus dit alors : « Faites asseoir tout le monde. » Il y avait beaucoup d'herbe à cet endroit. Ils s'assirent donc ; ils étaient environ cinq mille hommes. 11 Jésus prit les pains et, après avoir remercié Dieu, il les distribua à ceux qui étaient là. Il leur donna de même du poisson, autant qu'ils en voulaient. 12 Quand ils eurent tous mangé à leur faim, Jésus dit à ses disciples : « Ramassez les morceaux qui restent, afin que rien ne soit perdu. » 13 Ils les ramassèrent et remplirent douze corbeilles avec les morceaux qui restaient des cinq pains d'orge dont on avait mangé. 14 Les gens, voyant le signe miraculeux que Jésus avait fait, déclarèrent : « Cet homme est vraiment le Prophète qui devait venir dans le monde ! » 15 Jésus se rendit compte qu'ils allaient venir l'enlever de force pour le faire roi. Il se retira donc de nouveau sur la colline, tout seul.
Répons : Cherchez d’abord AEC 181/2
CHANT : Seigneur, c’est toi notre secours AEC 544, 3 strophes
Prédication Actes 2, 41-47
Quelle pièce de théâtre classique chez Molière comporte le plus d’actes ? Réponse : L’imposteur, appelée aussi le Tartuffe, en 5 actes, création en 1669.
L’imposteur : en lisant les mots du texte de prédication proposé ce matin, livre des Actes chap 2, (vous voyez le lien avec la question introductive), je me suis dit que vraiment, les choses avaient bien changé depuis la belle époque dorée du christianisme naissant tel que Luc nous le décrit là. Soit Luc enjolive les choses, une imposture donc !, soit l’Eglise d’aujourd’hui n’est plus vraiment comparable à celle des origines.
Comme l’écrivait déjà Alfred Loisy dans son bien connu ouvrage L’Evangile et l’Eglise : » Jésus a annoncé le Royaume, malheureusement c’est l’Eglise qui est arrivée. » C’était d’ailleurs là sa réponse au théologien protestant berlinois, Von HARNACK, ce dernier défendait la thèse du Royaume et de l’Eglise d’un point de vue individualiste : pour faire simple, il disait que le règne de Dieu arrive en entrant en chacun de nous, en tant que personne. Loisy, le catholique, lui développait plutôt la thèse du Royaume et de l’Eglise sous le regard communautaire.
C’est à la communauté que s’adressent ces versets des Actes, et chacun les recevra de manière personnelle et individuelle. Lecture Actes 2, 41-47
Vous aurez certainement reconnu là la suite du récit qui est habituellement lu à la Pentecôte. C’est sûr que l’histoire des 3000 baptisés en un jour ne passe pas inaperçue, ce chiffre donne le tournis au vu des statistiques actuelles dans nos églises chrétiennes historiques. Pas sûr que dans les assemblées dominicale de ce dimanche 23 juillet, chez les protestants, catholiques et évangéliques réunis, il y ait aujourd’hui 3000 nouveaux membres dans l’Eglise du Christ ni en Alsace, ni même en France…
Que nous ont dit ces versets ? Qu’à l’origine, tout était harmonie, partage, fraternité, dans une unanimité qui suscite le respect et l’admiration. On vendait même ses biens pour mettre dans le pot commun de l’Eglise du Christ. Comme on dirait aujourd’hui, faut se méfier de ce qui est trop lisse et parfait à première vue ! Soyons donc un peu prudents. Déjà un peu plus loin, il y a cette histoire avec Ananias et sa femme, Saphira, morts aux pieds de l’apôtre Pierre, car ils ont trompé l’Eglise pour une histoire de prix de vente de leur champ. Ils ont menti sur le montant, et ont gardé une partie de la somme pour eux. Conséquence : Ananias meurt instantanément, sa femme 3 heures après lui après le même mensonge. Avant de mourir, Pierre a posé aux 2 époux la même question : pourquoi mens-tu au Saint Esprit ? Tu as menti non pas à des hommes, mais à Dieu… Actes chapitre 5 : relisez ce passage, qui a pour conclusion : « une grande crainte gagna toute l’assemblée des croyants ». On est bien loin de la joie de notre épisode du jour…
Cette histoire ferait-elle alors partie du sacré, du sacralisé ? Sans doute, car comme le rappelait Rudolf OTTO, le sacré est ambivalent : à la fois beau, attirant parfait et en même temps inquiétant et sujet à caution et engendrant la crainte.
Ce que je retiendrai de ce texte, c’est qu’il a servi de base aux piliers de ce qui est encore défini comme l’Eglise avec un « E » majuscule, et que l’on y retrouve les missions fondamentales d’une communauté et du pasteur. Partage de la Parole, en l’actuasisant si possible ; administration des sacrements ( partage de la Cène et baptême), prière et communion fraternelle. On retrouvera aussi cette définition dans les textes de Paul, notamment dans les épîtres aux Corinthiens.
L’Eglise n’est pas parfaite, si on veut dépasser les apparences. Cette vérité est encore actuelle ! Chacun verra du sacré et de la sacralisation depuis sa fenêtre : qu’est-il permis de faire en Eglise ? Que ne devrait-il jamais se passer en Eglise ? Je repense là à l’interview de sœur Susannah, qui était en charge des abus sexuels pour le diocèse de Strasbourg : elle quitte ses fonctions, au moment de la démission de l’archevêque. La parole n’est pas encore libre, les intérêts des uns et des autres sont encore plus forts que le devoir de vérité ! disait-elle à mots à peine voilés. Et dans les paroisses de notre Union d’Eglise, que n’entend-on pas des querelles, divisions entre les membres, entre les responsables, que de frustrations rapportées et de paroles blessantes prononcées ! On ne va pas se flageller : comme on dit en bon français, es menschelt ewèrall ! ( il y a de l’humain partout : une Eglise n’est pas faite de cartons sans émotions, ni histoires, ni prises de becs… )
Ce texte d’aujourd’hui aura déjà la vertu de nous rappeler que l’Eglise est d’abord une réalité humaine, car elle accueille en son sein des humains. Remplis de qualités mais aussi de défauts, c’est valable aussi pour les pasteurs !
Qu’essaye-t-on de mettre en place ici, à Lingolsheim, et sans doute aussi ailleurs ?
On travaille à l’attractivité, on accueille largement pour que chacun puisse se sentir bien… On réfléchit à la communication, à l’inclusion, … Faut être dans le coup avec des événements musicaux, festifs, concerts, repas, soirées dansantes, … On essaye de faire connaître des valeurs, l’Evangile, des repères éthiques, … On aide là où on peut, là où on pense…
Et puis si possible, dans l’harmonie, pas trop de conflits, on apaise, on marche sur des œufs, faut pas vexé les bénévoles ni le pasteur, sinon tout le monde se barre en claquant la porte…
Faudrait être plus inspiré, plus militant, plus percutant, moins consensuel, diront forcément certains, surtout ceux qui ne s’impliquent jamais dans la paroisse.
Une Eglise, une paroisse locale a très peu de chances d’être tout cela à la fois. Regardons déjà à notre réalité consistoriale ! Est-ce que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes ? Ambiance, fréquentation, harmonie entre les uns et les autres, finances ? …
Et si notre texte nous interrogeait simplement sur notre degré de fraternité, de 1 à 10 ? Ca tombe bien, après le culte, il y a un barbecue partagé : pourra-t-on dire comme dans le livre des Actes : ils cassaient la croûte ensemble et partageaient leurs biens ? Beaucoup vont sans doute partir : pas prévu, savait pas, ça me dit pas, je mange pas tout, je veux être seul, … Je caricature ! Mais réfléchissons à notre vivre-ensemble, en communauté, en tant qu’être humain tout simplement !
Jeudi dernier, j’étais au centre funéraire pour enterrer un routier de 67ans, Alain, il s’appelait, fan de rock tendance heavy métal… Camions sur le cercueil, tee-shirts de ces groupes préférés et casquettes. On a alterné cantiques et hard rock. A la fin de la cérémonie, beaucoup m’ont dit : chez nous, ça aurait pas été possible dans l’église ! Merci, c’était super ! Une dame m’a dit : je ne sais pas si c’est le bon endroit pour le dire, mais j’adore vos baskets !
Et surtout une fille de 31 ans m’a dit : vous avez une minute ? J’aimerai me faire baptiser ! C’est possible ?
Je ne suis qu’un serviteur de l’Eglise d’aujourd’hui, je crois qu’elle n’est pas parfaite mais j’ai bon espoir pour elle, car elle n’est pas guidée seulement par des hommes, mais aussi par le Christ et par son Esprit.
Et pour elle, je termine en paraphrasant André DUMAS : Quand je pense à l’Eglise, je pense à tout ce qu’elle n’est pas ; attirante, engageante, percutante, militante, solide, surprenante… J’aimerais qu’elle m’offre tout ce que je ne lui donne pas ! Cette Eglise, mon Dieu, tu la connais : une Eglise riche de mots mais de peu d’actes, une Eglise qui ronronne, une Eglise bien infidèle qui contribue à diviser et à accuser.
Mais fais que je cesse de la blâmer en en restant un spectateur ; que je quitte le banc des moqueurs et des blâmeurs pour en devenir un acteur. Cette Eglise n’est ni ma mère, ni ma sœur, mais tout de même ma famille, dont tu es l’initiateur, Ton Fils le libérateur, l’Esprit le rassembleur. Amen.
et interlude à l’orgue
Cantique : Si Dieu pour nous s’engage AEC 622, 1-3
Prière d’intercession
Prions pour tous ceux qui, en ce moment, vivent des temps de famine et de désert dans leur vie :
Seigneur, nous pensons, ce matin à tous ceux qui souffrent dans le désert de la maladie, qui ne peuvent pas se lever ou qui se remettent péniblement.
Bénis-les, eux aussi, afin que leur journée soit belle,
Afin que, pendant leur maladie, ils sentent ton amour salvateur,
Afin qu’ils ne se sentent pas seuls, à cause de leur maladie,
Mais que, au contraire, ils puissent sentir ta présence.
Nous pensons à tous ceux qui s’enfoncent dans le désert douloureux de la dépression,
Qui se sentent coupés de la source de vie,
Tout leur paraît sombre et difficile, chaque pas leur coûte.
Aie la bonté de les accompagner et fais jaillir la lumière des ténèbres qui les entourent,
Ainsi, cette journée leur paraîtra plus supportable.
Pose ta main sur eux et protège-les,
Ils se sentiront alors, comme enveloppés par ta présence aimante.
Seigneur, nous te prions pour nous-mêmes afin que nous sachions reconnaître dans nos temps de désert, un signe de ton amour qui nous appelle à nous approcher de toi et à recevoir de toi notre avenir. Apprends-nous le temps du silence, apprends-nous à te faire confiance.
Merci pour l’amour que tu nous donnes, cet amour qui nous permet à notre tour d’aimer et de nous engager auprès des autres et dans ce monde. Merci pour ta Parole, notre pain quotidien, qui te rend présent et qui annonce déjà les promesses à venir…
Notre Père
CHANT final Toi qui disposes version o when the Saints 2 strophes
Bénédiction
Postlude
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