Comme promis, voici la prédication partagée par soeur Danielle lors du culte de ce dimanche 23 juin!
Merci à elle pour son sens de la pédagogie, et d'avoir relevé le défi de ce texte tout en narration, autour de David et de Saül dans la caverne.
Bonne lecture!
Prédication sur 1 Samuel 24 v 1-20
Saül : Le peuple d’Israël avait son Dieu comme roi pour le gouverner et le conduire, mais tout le monde réclame un roi en chair et en os comme les peuples d’alentour.
Alors Dieu cède et demande à Samuel d’oindre Saül comme roi d’Israël : 1 Samuel 10, Il est grand de taille, beau et vient de la tribu de Benjamin, c’est-à-dire d’une petite tribu d’Israël.
Choisi par Dieu et oint comme roi, Saül a failli en n’obéissant pas à la Parole de Dieu. Saül n’est pas sensible à l’Esprit de Dieu et n’obéit pas tout à fait comme le demande Samuel le prophète, le porte-parole de Dieu. Dans ce cas le texte dira de lui : « Saül ne fit pas ce qui plait à l’Eternel ».
Dieu le fait savoir à Samuel et l’envoie à Bethlehem chercher le futur remplaçant.
David : Qui est David ? Petit berger de la région de Bethlehem 1 Samuel 16
Il est le plus jeune des huit fils d’Isaï. Quand Samuel arrive, Isaï lui présente ses fils. 7 jeunes hommes, passent devant Samuel qui ne reconnait en aucun, celui que Dieu a choisi et finalement le père de tous ces garçons avoue qu’il en reste un, le plus jeune, celui qui garde le troupeau. Le père , Isaï va envoyer chercher david et Samuel va oindre David, là au milieu de ses frères.
Pendant de nombreuses années, David fera des allers retours à la cour du roi non pas pour remplacer Saül, mais pour calmer le roi, en jouant de la harpe, cf1 Samuel 16 / 23, lors de ses crises de folie. David va naturellement se lier d’amitié avec le fils du Roi Saül Jonathan.
Un jour les ennemis, les Philistins, ont défié le Roi d’Israël ; Goliath, combattant Philistin un géant dit le texte, s’avance et veut se mesurer à un combattant d’Israël. Le texte dit qu’il insulte le peuple et se moque de l’armée d’Israël et de son Dieu. Et en fait toute l’armée prend peur devant ce géant et c’est David qui s’avance avec sa fronde. Il veut venger l’honneur du Dieu d’Israël dont le Philistin s’est moqué.
Comme arme il porte sa fronde et sa gibecière avec quelques pierres polies. Il combat le géant à mains nues et le tue avec une pierre entre les deux yeux.
David deviendra un grand combattant dans l’armée d’Israël, au service de Saül. Au fil du temps, il devient le porteur d’armes du Roi.
David va être nommé chef des armées du Roi et ses succès vont faire naître une grande jalousie dans le cœur de Saül.
L’amitié entre David et Jonathan va également déplaire à Saül. Sans aucun doute celui-ci brigue le trône pour son fils et David le dérange.
Il va faire une guerre sans merci à David jusqu’à le poursuivre pour le tuer
Saül est le maître de sa vie et de sa destinée et il oublie que c’est Dieu qui l’a fait Roi et que Dieu a donné des commandements à son peuple. Tu ne tueras point en fait partie. Hors contexte de guerre bien sûr !
Le texte de ce jour se situe dans ce contexte. David se cache et Samuel le poursuit : situation très cocasse, car l’un est avec ses hommes au fond de la caverne et l’autre y entre pour un besoin somme toute « naturel ».
Saül est entré sans ses compagnons d’armes. Il se croit en sécurité et voilà qu’il est à la portée de l’épée de David.
A ce moment-là Il est encore le Roi d’Israël.
Nous sommes donc en présence de deux personnes choisies et consacrées par DIEU. Chacun des deux a de bonnes raisons d’éliminer l’autre ? L’un essaie de le faire, Saül veut la mort de David et l’autre, David va épargner Saül.
Questions pour nous :
Comment aurai-je réagi à la place de David ?
- L’homme naturel correspond à ce que les compagnons de David lui suggèrent : voici ton ennemi est livré entre tes mains, venge-toi !
Ce que j’appelle l’homme naturel, c’est le cœur de chacun lorsque celui-ci n’est pas soumis à l’Esprit de Dieu. L’homme ou la femme, le jeune ou le vieux peuvent réagir selon le même critère.
Notre être naturel va pencher vers la vengeance, peut-être même avec des excuses bien pieuses. « Si Dieu me met mon ennemi ainsi à portée de ma main n’est-ce pas un signe ? »
Les sentiments humains, sont comme les sentiments des foules, très influençables et peuvent mener à des extrêmes comme le meurtre.
La violence naturelle de l’homme le pousse à agir dans l’adversité. Il faut se défendre. « Le Senti / ment »
L’homme naturel va vivre sans se soucier de son Dieu créateur et maître. Il va vivre en libre arbitre ou encore se choisir d’autres maîtres et remplacera Dieu par des faux dieux.
Il peut également choisi l’adage « Dieu est au ciel et moi je fais ma vie ! »
- Homme spirituel,
L’homme spirituel c’est celui qui se souvient de Dieu, qui cherche un contact avec Dieu, qui se confie en Lui et obéit, celui dont le cœur profond a été renouvelé par la présence de Dieu dans sa vie.
C’est-à-dire celui qui n’agit pas avec ses sentiments ou ses tripes mais se confie en Dieu et observe ses commandements.
Ainsi David, ne suit pas le premier mouvement de son cœur, mais tremble à l’idée de toucher à la vie de celui qui est consacré à Dieu, ou par Dieu.
Nous pouvons reprendre le texte : Saül entre dans la caverne située auprès des parcs des brebis, pour s’y reposer en se déchaussant. Au fond de la caverne, avec sa petite troupe, se tient celui que Saül estime à tort son ennemi.
C’est le moment où la providence de Dieu livre Saül sans défense entre les mains de David. Les compagnons de celui-ci concluent, dans leur ignorance, que Dieu lui-même fournit à leur maître l’occasion de se venger, mais l’intelligence spirituelle de David ne s’y trompe pas.
David coupe le pan du manteau de Saül. C’est un geste qui doit montrer à Saül que David n’est pas son ennemi, que David ne désire pas sa mort… Le cœur (non pas la conscience) de David le reprend même de cet acte, car extérieurement il avait manqué au respect au Roi… mais au fond il était rempli de respect pour Lui.
Puis David appelle Saül de loin pour lui montrer le morceau de manteau coupé et lui assurer par là qu’il ne voulait pas sa mort.
Saul réagit très fort et pleure : versets 17 et 18. Il comprend que David l’a épargné. Et il se souvient de leur entente dans les premières années quand David venait jouer de la Harpe.
David laisse Saül repartir
Saül s'en retourna chez lui, convaincu de l'innocence de David, mais sans toutefois se repentir ; il ne pouvait ôter cette racine d'amertume qui le rongeait, honteux de sa jalousie vis-à-vis de David ; Saül se trouvait aussi vexé de ne pouvoir tuer David, alors que ce dernier se trouvait enfin à portée de sa main.
David le Berger a développé une écoute, une attention à Dieu très grande. Les longues heures de méditation, la vie dans les pâturages, la vie avec les moutons et les brebis, la lutte contre les prédateurs, l’ours, le loup, lui ont servi d’école de la vie.
Aujourd’hui encore, lorsque Dieu manifeste sa protection et sa bonté,
beaucoup de personnes pleurent sur leurs péchés, sur ce qui les sépare de Dieu, mais ne reviennent pas vraiment vers lui. Chacun de nous porte en lui la nostalgie de Dieu, mais retrouver un contact avec Dieu est un acte de volonté que chaque humain, chaque personne doit faire. Cherchez Dieu et il se laisse trouver.
La méchanceté semble souvent en voie d'extinction, alors qu'elle n'est seulement qu'endormie : elle peut ressurgir alors avec une vigueur deux fois plus importante !
Un cœur peut être attendri devant la grâce, sans être changé. Dieu ne nous demande pas des sentiments, Il attend de nous que nous le reconnaissions comme notre Dieu, comme un père et c’est cette confiance en Lui qui fera la différence.
La présence de Dieu dans la vie d’une personne donne de la joie, de la paix, de la lumière, de la sécurité.
Pour ceux qui sont déjà en route avec Dieu, prions pour avoir cette même écoute, et un cœur obéissant au milieu de ce monde et de toutes les influences qui nous entourent. Ayons le courage de dire notre foi au Dieu vivant.
Mais de quel Dieu est-il question ici ? Si nous lisons bien le texte, nous avons un Dieu vivant, qui se révèle par le prophète Samuel, un Dieu vivant auquel David obéit. L’attitude de David dans la relation à son Dieu me fait penser au Dieu de Jésus Christ. La non-violence du Christ, le Dieu et Père qu’Il est venu nous faire connaître, voilà ce Dieu au nom duquel nous voulons vivre. Jésus a pris sur lui le poids de notre humanité, pour nous réconcilier avec Le Dieu Tout Puissant. Il nous offre par sa croix et sa résurrection, une autre vie, une nouvelle vie, marquée d’espérance, de tendresse et de miséricorde.
Aujourd’hui une enfant a été baptisée, il s’agit de ma petite nièce. Elle a reçu le signe de la grâce de Dieu avec cette merveilleuse possibilité d’ouverture à l’Esprit de Dieu. Comme David elle peut devenir sensible à Dieu à sa présence, ce sera à nous chrétiens, à vous parents, parrains et marraine, de l’aider à découvrir ce trésor qui fera toute la différence dans sa vie.
Sœur Danielle Renaud Diaconesse de Strasbourg
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