Sixième dimanche après Pâques – EXAUDI
Le verset de la semaine : Jésus dit : « Et moi quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes. » Jean 12,32
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Bienvenue en ce dimanche qui se situe entre les fêtes de l’Ascension et de la Pentecôte. Suivant les paroles du psaume du dimanche, il porte le nom d’Exaudi, "Écoute, Seigneur, je t’appelle ! " Malgré ce que nous ressentons parfois comme un silence, Dieu nous écoute et nous parle.
Ensemble, nous voulons partager ce temps de culte, qui dimanche après dimanche, veut être un lieu de partage, de rencontre, de fête pour les hommes, avec Dieu. Amen.
CHANT : Seigneur tu nous appelles AEC 212, 1-3
LOUANGE Psaume 27,7
P : Le Seigneur est ma lumière et mon salut, de qui aurais-je crainte ?
A : Le Seigneur est la forteresse de ma vie, devant qui tremblerais-je ?
P : Mon cœur m’a redit ta parole : "Cherchez ma face".
A : C’est ta face que je cherche, Seigneur. N’écarte pas ton serviteur avec colère, ne m’abandonne pas, Dieu de mon salut.
P : Au contraire, enseigne-moi ton chemin Seigneur, conduis-moi par des routes sûres.
A : Oui, j’en suis sûr, je verrai les bontés du Seigneur.
P+A : Espère le Seigneur, sois fort et prends courage.
Répons : Gloire au Père et au Fils AEC 151, 4
Demande de pardon –pénitence
Le psalmiste dit : « Écoute, Seigneur, je t’appelle ! » Mais n’éprouvons-nous pas des difficultés à entendre la voix de Dieu et à nous écouter les uns les autres ? Nous n’aimons pas attendre que l’autre ait fini sa phrase pour lui dire notre vérité ; nous n’aimons pas le silence, nous sommes impatients...
Lors du temps de l’Avent et du Carême, il nous est toutefois demandé d’attendre. De veiller, de méditer pour nous préparer à la fête.
A propos de fête, c’était quand pour moi, la dernière fête ? Avec qui, à quelle occasion ? Etais-tu présent ? As-tu été invité à partager ma joie ?
Toi Dieu, tu as choisi de te faire attendre ; comme pour la fête de ce jour, il a fallu attendre 7 jours, le temps d’une semaine. Si courte et si longue à la fois ! Seigneur, donne-moi d’apprendre la patience !
silence Seigneur, écoute et prends pitié !
Répons : Mon Dieu, mon père écoute-moi AEC 405, 1et 3
Annonce du pardon
Dieu vous pardonne. En Jésus Christ, il entend les cris de son peuple. Il vous offre son Esprit, gage de son amour. Celui qui met sa confiance en Dieu et trouve sa joie en Jésus Christ sera sauvé.
Répons : Louange et gloire à ton nom AEC 271, 1
Lectures bibliques :
1) de l’Ancien Testament Jérémie 31, 31-34 + Alléluia
Voici, les jours viennent, dit l'Éternel, Où je ferai avec la maison d'Israël et la maison de Juda Une alliance nouvelle,
Non comme l'alliance que je traitai avec leurs pères, Le jour où je les saisis par la main Pour les faire sortir du pays d'Égypte, Alliance qu'ils ont violée, Quoique je fusse leur maître, dit l'Éternel.
Mais voici l'alliance que je ferai avec la maison d'Israël, Après ces jours-là, dit l'Éternel : Je mettrai ma loi au dedans d'eux, Je l'écrirai dans leur coeur ; Et je serai leur Dieu, Et ils seront mon peuple.
Celui-ci n'enseignera plus son prochain, Ni celui-là son frère, en disant : Connaissez l'Éternel ! Car tous me connaîtront, Depuis le plus petit jusqu'au plus grand, dit l'Éternel ; Car je pardonnerai leur iniquité, Et je ne me souviendrai plus de leur péché.
Répons : Alléluia
2) Evangile de Jean 16, 5-15
Maintenant je m'en vais vers celui qui m'a envoyé, et aucun de vous ne me demande : Où vas-tu ?
Mais, parce que je vous ai dit ces choses, la tristesse a rempli votre coeur.
Cependant je vous dis la vérité : il vous est avantageux que je m'en aille, car si je ne m'en vais pas, le consolateur ne viendra pas vers vous ; mais, si je m'en vais, je vous l'enverrai.
Et quand il sera venu, il convaincra le monde en ce qui concerne le péché, la justice, et le jugement :
en ce qui concerne le péché, parce qu'ils ne croient pas en moi ;
la justice, parce que je vais au Père, et que vous ne me verrez plus ;
le jugement, parce que le prince de ce monde est jugé.
J'ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne pouvez pas les porter maintenant.
Quand le consolateur sera venu, l'Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité ; car il ne parlera pas de lui-même, mais il dira tout ce qu'il aura entendu, et il vous annoncera les choses à venir.
Il me glorifiera, parce qu'il prendra de ce qui est à moi, et vous l'annoncera.
Tout ce que le Père a est à moi ; c'est pourquoi j'ai dit qu'il prend de ce qui est à moi, et qu'il vous l'annoncera.
Répons Saint-Esprit Dieu de lumière AEC 507, 1 et 3
Prédication
Nous entendions il y a quelques minutes l’évangile de ce 6ème dimanche après Pâques. Tiré de l’Evangile de Jean, pas le plus simple des 4 avec son langage un peu à part. Même les habitués de l’Eglise et de la paroisse auront sans doute eu un peu de mal à suivre le développement mis dans la bouche de Jésus quant au consolateur, cet esprit qui doit venir en lieu et place de Jésus.
C’est qui ce consolateur ? Un représentant de chez Kleenex ? Un individu sur lequel on peut poser la tête sur l’épaule, raconter ses petits et ses gros bobos, une personne avec laquelle on peut se dire sans filtre et pleurer un bon coup ?
Qui faut-il attendre, qui est ce fameux consolateur dont parle Jésus ?
Vous l’aurez saisi, ce consolateur, cette force, cet avocat envoyé par Jésus lui-même, celui qui convaincra le monde en ce qui concerne le péché, la justice, et le jugement comme l’a mentionné notre texte, c’est l’Esprit Saint. Le fameux souffle divin, esprit de sainteté, de feu, esprit de lumière envoyé le jour de la Pentecôte.
La Pentecôte, vous me direz que c’est seulement dimanche prochain. C’est vrai ! Alors plongeons ensemble dans le texte de prédication de ce dimanche : un extrait du 1er livre de Samuel au chap 3 (v. 1-10). Un récit où 2 sens sont mis à contribution : l’ouïe, et la vue qui baisse nettement chez l’un des protagonistes de l’histoire, un dénommé Eli, un des grands juges du peuple hébreu avant la période de la monarchie en Israël, un grand prêtre qui officiait au temple à Silo. Pas Elie le prophète, avec un « e » à la fin… Eli, sans « e »à la fin, le mentor du jeune Samuel.
Lecture texte version TOB
Lorsque nous avons partagé la lecture de ce texte mardi dernier lors de notre rencontre des pasteurs du Consistoire de l’Elsau, l’un de ceux qui était présent autour de la table disait que ce texte avait bercé toute son enfance. Pourquoi ? Parce que lui-même entendait fréquemment, régulièrement son prénom prononcé par une voix mystérieuse. Il se posait alors à chaque fois la question : « qui m’appele », et allait voir sa mère. Sa maman lui disait à chaque fois : tu es comme le petit Samuel de la Bible, que Dieu appelle… lui aussi ne savait pas tout de suite qui lui parlait.
Notre texte de ce matin fait partie des nombreux textes du corpus biblique évoquant la vocation : une voix qui appelle tel ou telle, pour que ces derniers, homme, femme, enfant se mettent au service du Très Haut. C’est un récit traditionnel de la littérature de l’Ancien Testament, et même plus largement du Proche Orient ancien.
Abraham, Moïse, aujourd’hui Samuel , eux tous ont un jour déclaré dans la langue hébraïque: « Hinéni » Me voici ! Nos 4 confirmands le diront la semaine prochaine : Me voici, lorsque le pasteur les appellera de leur nom.
Hinéni, me voici ; Je suis là, présent, disponible, disposé à t’écouter…
« Parle ton serviteur écoute ! ». Un pasteur que je qualifierai d’ « actuel »mais pas loin de la retraite quand même rappelait que les anciennes générations de pasteurs utilisait cette formule, « Parle ton serviteur écoute ! » lors du culte du Vendredi Saint. Mais en l’inversant, pour tacler les paroissiens qui ne venaient à l’église qu’une fois par an: la formule consacrée était alors de dire à ses chers paroissiens peu habitués , au moment de la prière d’intercession: vous qui êtes là ce matin, vous êtes le contraire du « Parle, ton Serviteur écoute ». Pour vous, qui ne venez qu’une fois par an à l’église, c’est maintenant d’adresser votre prière à Dieu : « Ecoute, ton Serviteur parle ». J’imagine que les oreilles ont grincé, et ce n’était sans doute pas la meilleure des pédagogies pour les faire revenir plus d’une fois dans l’année. De l’eau a coulé sous les ponts… !
Les générations de paroissiens, et les générations de pasteurs ne sont plus les mêmes ! Heureusement diront certains, pas tous, mais certains.
Que les choses ont changé, c’est aussi ce qui m’est apparu lorsque je lisais dans l’extrait du jour. Il était écrit au premier verset que les « prophéties, les visions s’étaient faites rares, qu’elles n’étaient pas choses courantes » au temps de Samuel. Cela n’est plus vrai de nos jours : tapez le mot prophétie sur votre moteur de recherche internet et vous aurez là une foultitude de mails et téléphones de tous les prophètes et autres voyants professionnels de 2023.
L’autre jour, je parlais de l’une d’elles à l’Age d’Or, la fameuse Jemima Packington, très populaire au Royaume-Uni. Elle est aspergomancienne, comprenez qu’elle fait des prophéties à partir des asperges.
Comment ça marche ?, dirait Michel Chevalet. Elle jette une botte d’asperges en l’air, et étudie ensuite les motifs qui se forment au sol. Du rififi dans la famille royale, des décès inattendus dans le showbiz, des inquiétudes liées au dérèglement climatique… voilà quelques-unes de ses prédictions. J’avoue qu’au vu des prédictions, j’aurais pu en faire autant, en m’économisant le prix de la botte d’asperges…
Mais je vais rester à ma place de pasteur, car nul n’est prophète dans son pays, n’est-ce pas ? D’ailleurs, notre passage du jour est aussi une histoire de place, et même de bonne place.
Tout le monde est à sa place dans la narration : Eli était couché à sa place habituelle, et après le 3ème appel divin, Samuel était lui aussi à sa place habituelle.
Suis-je à ma place dans ce monde ? Suis-je à ma bonne place dans ce bas monde ? Cela est aussi une des interpellations de notre texte du jour.
Est-ce que j’occupe réellement ma place de père de famille, de conjoint, de créature humaine dans ce monde ?
Quelle est ma vocation, ma spécificité de créature divine dans ce monde, de chrétien occidental en 2023 ? De grandes questions, que ce texte nous invite à nous poser. D’ailleurs, la fin de notre passage laisse tout ouvert ; un peu comme un bon teaser à la fin d’un épisode du Nexflix ou Primevideo : le texte se termine sur « Parle, ton serviteur écoute ». Tout est ouvert, tout est du domaine du possible, tout est imaginable et à imaginer…
Chers amis, il y aurait encore beaucoup à dire autour de la voix de Dieu, que chacun écoute, perçoit, éprouve, entend et comprend à sa manière. Jésus le Christ lui-même a appelé ses disciples, c’est ainsi que commence d’ailleurs son activité publique. En appelant, en invitant à le suivre. Plus tard, il est même allé chercher le moins bien placé, le dernier à qui on aurait pensé : Saül, qui deviendra le grand apôtre Paul. « Qui es-tu », demandera-t-il lorsque le Christ lui dira : « Saül, pourquoi me persécutes-tu ? ».
Puis, ce sont les premières communautés chrétiennes qui ont pris le relais de ce message du Christ : des hommes et des femmes qui vont se structurer, mais surtout se réunir autour du nom, du message, de la Parole, de la voix de Jésus Christ. En pratiquant le baptême, en partageant son repas comme nous le ferons dans quelques minutes. Ces communautés ont été désignées par le mot Eglise, littéralement ceux qui ont été appelés, convoqués au-dehors. Ex-kaléo…
Aujourd’hui, c’est vous, c’est nous l’Eglise du Christ, ceux qui ont répondu à l’appel de la Parole de Dieu. Bientôt, il nous faudra renouveler les responsables de la paroisse, en début d’année prochaine, par les élections au conseil presbytéral. Qui prendra la relève, qui acceptera, qui accepterait de s’impliquer ? Je suis trop jeune, trop vieux, pas assez fervent, je ne connais pas assez ma Bible, suis-je vraiment prêt et disponible ? Est-ce que je peux apporter quelque chose ?
Beaucoup d’inquiétudes dans beaucoup de paroisses, que ce renouvellement de responsables paroissiaux.
C’est à chacun de nous qu’est offerte la possibilité de faire entendre la voix du Seigneur. Dans la lignée d’Eli auprès du jeune Samuel, de Paul auprès des communautés chrétiennes naissantes, nous auprès des jeunes et des moins jeunes, qui seront mis sur notre route. Amen.
CHANT : Mon vrai trésor AEC 617, 1- 3
Liturgie de Sainte Cène : répons AEC Saint saint saint et Christ est venu
Prière d’intercession et Notre Père
Jésus Christ, tu as répandu sur tes disciples l’Esprit Saint reçu du Père : conduis-nous par ce même Esprit. Tu nous envoies annoncer ton pardon : renouvelle la terre dans l’unité. Tu as promis que l’Esprit nous enseignerait toute chose : éclaire notre foi.
Tu as promis l’Esprit de paix : renouvelle la terre dans la paix.
Tu as promis d’envoyer l’Esprit de vérité : donne-nous de connaître ton amour qui surpasse toute connaissance.
Seigneur ton Esprit emplit l’univers : il habite chacun de nous. Donne-nous le courage d'en vivre.
[ Dans le silence nous te confions ce qui nous tient particulièrement à cœur. Silence ] Seigneur, tu accueilles notre prière. Tu es béni pour les siècles des siècles. Amen.
[ Ensemble prions : Notre Père… ]
Communion autour de l’autel : pain et vin partagés.
Annonces et Offrande
CHANT : Viens et nous bénis AEC 890, 1
Bénédiction finale : Que le soleil inonde et réchauffe ton visage,
Que la pluie ruisselle dans tes champs, que le vent souffle dans ton dos, que ton chemin soit béni !
Et que jusqu'à notre prochaine rencontre, Dieu te garde dans la paume de ses mains !
Postlude
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