Dimanche 11 septembre 2022
Culte du 13ème dimanche après la Trinité : le Bon Samaritain
Culte avec baptêmes
Prélude à l’orgue
Accueil :
La grâce et la paix vous sont données de la part de Dieu notre Père et de Jésus Christ notre Seigneur.
Bienvenue à chacune et chacun d’entre vous, et tout particulièrement à ceux qui ont repris le chemin de l’école ou du travail. Dimanche dernier, pas de culte ici ; nous étions à Karlsruhe dans le cadre de la 11ème AG du COE. (photo)
Nous sommes rassemblés ce matin pour célébrer ce culte du 13ème dimanche après la Trinité dont le thème est le bon samaritain. L’histoire de cet étranger qui s’occupe du blessé, alors que le peuple de Dieu, incarné par le prêtre et le Lévite passe son chemin sans s’arrêter.
Le mot d’ordre nous dit, par la bouche du Christ : « Ce que vous avez fait au plus petit de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25/40).
Thème du secours, de l’attention à l’autre et par extension aussi le thème de l’accueil de l’autre et du respect devant la différence. Il est souvent bien plus facile de voir dans l’autre, celui qui n’a pas le même Dieu que moi, celui qui n’a pas la même couleur de peau, les mêmes codes sociaux, politiques, sexuels que moi, un étranger qu’il faut stigmatiser et dont il faut avoir peur. Regarde d’abord à toi, et toi que fais-tu pour le blessé ?. C’est là la question centrale de ce dimanche.
« Ce que vous avez fait au plus petit de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » : voilà aussi un verset particulièrement approprié pour accueillir deux enfants et leurs familles, Lina BERNHARD et Paul DUMONT, qui par le baptême, vont entrer dans la famille chrétienne. Des gens venus de Lingolsheim, Ostwald, illkirch, Bischheim, Blaesheim, Dettwiller, Griesbach le Bastberg, Ingwiller, Mulhouse,…de partout, en seront les témoins !
CHANT : Seigneur, nous arrivons des 4 coins de l’horizon AEC 214, 1+2
Louange : Exprimons notre joie de nous retrouver ainsi en présence de Dieu, Père, Fils et Saint Esprit par la louange
P. Louez le Seigneur, vous toutes les nations !
A. chantez ses louanges, vous tous les peuples,
P. car sa bonté pour nous est la plus forte.
A. La fidélité du Seigneur est éternelle.
Tous : Alléluia, vive le Seigneur !
Répons : Il est une foi ancienne Rec Alléluia 52/09 2 strophes
Il est une foi ancienne, que Dieu renouvelle depuis Abraham
Quatre mille ans qu’elle trace un chemin de grâce, le Royaume est là ( bis)
Seigneur, augmente en nous la foi !
Il est une foi paisible, tout devient possible à l’enfant qui croit
Et, les plus hautes montagnes, un grain de moutarde les déplacera (bis)
Seigneur, augmente en nous la foi !
Pénitence
Si nos voix ont chanté tes louanges
mais que la joie est restée absente de nos cœurs ;
Seigneur, aie pitié de nous
Si nous n’avons prié que pour ce qui est possible
et espéré que pour ce qui était visible ;
Seigneur, aie pitié de nous
S’il nous arrive de croire que nous sommes seuls à compter sur toi
sans jamais considérer combien Toi, Seigneur, tu comptes sur nous ;
Seigneur, aie pitié de nous
Si nous avons fermé nos cœurs et nos portes devant le différent, l’étranger
Si nous avons préféré regarder de l’autre côté du trottoir devant la misère,
Seigneur, aie pitié de nous…
Répons : Tu peux être pardonné AEC 417, 3
Annonce de la grâce :
Voici qui est Dieu : L’Eternel est miséricordieux et compatissant, lent à la colère et riche en bonté (Ps 103, 8), c’est pourquoi il nous dit par la voix du prophète Ezéchiel : Je vous donnerai un cœur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau. J'enlèverai votre cœur insensible comme une pierre et je le remplacerai par un cœur réceptif. (Ez 36, 26)
Répons : Notre Dieu est délivrance AEC 160
LITURGIE DE BAPTEME
Institution – symbole de l’eau – confession de foi –
Lina Jacqueline BERNHARD :
appel des parents ( Eric et Stéphanie), parrains Cyril et Philippe, marraines Aurélie et Céline
– engagement – baptêmes – prière – prise dans les bras –
Paul DUMONT :
appel des parents ( Héléa et Christophe),
parrain David et marraine Céline
– engagement – baptêmes – prière –
présentation à l’assemblée et remise cierge de baptême
Chant de baptême : Je crois en toi mon Sauveur ressuscité AEC 566, 1+3
Prière AVANT LES LECTURES
Prions : Seigneur, nous sommes réunis ce matin en ta présence.
Aide-nous à prendre conscience des liens qui nous unissent.
Ne nous laisse pas fuir en nous-mêmes, nous fermer à l'autre.
Aide-nous à nous accueillir les uns les autres.
Fais-nous sans cesse discerner ta volonté
là où nous sommes, pour la situation que nous vivons.
Rends-nous efficaces pour établir ici et maintenant
ton amour et ta paix, ta justice. Amen
LECTURES BIBLIQUES
1) 1 Jean 4, 7-12
Bien-aimés, aimons nous les uns les autres; car l'amour est de Dieu, et quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu.
Celui qui n'aime pas n'a pas connu Dieu, car Dieu est amour.
L'amour de Dieu a été manifesté envers nous en ce que Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde, afin que nous vivions par lui.
Et cet amour consiste, non point en ce que nous avons aimé Dieu, mais en ce qu'il nous a aimés et a envoyé son Fils comme victime expiatoire pour nos péchés.
Bien-aimés, si Dieu nous a ainsi aimés, nous devons aussi nous aimer les uns les autres.
Personne n'a jamais vu Dieu; si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous, et son amour est parfait en nous.
Répons : Alléluia
2) Evangile de Luc, chap 10 ; 25-37
10 25 Un maître de la loi intervint alors. Pour tendre un piège à Jésus, il lui demanda : « Maître, que dois-je faire pour recevoir la vie éternelle ? » 26 Jésus lui dit : « Qu'est-il écrit dans notre loi ? Qu'est-ce que tu y lis ? » 27 L'homme répondit : « «Tu dois aimer le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ton intelligence.» Et aussi : «Tu dois aimer ton prochain comme toi-même a .» » 28 Jésus lui dit alors : « Tu as bien répondu. Fais cela et tu vivras b . » 29 Mais le maître de la loi voulait justifier sa question. Il demanda donc à Jésus : « Qui est mon prochain ? » 30 Jésus répondit : « Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho, lorsque des brigands l'attaquèrent, lui prirent tout ce qu'il avait, le battirent et s'en allèrent en le laissant à demi-mort. 31 Il se trouva qu'un prêtre descendait cette route. Quand il vit l'homme, il passa de l'autre côté de la route et s'éloigna. 32 De même, un lévite arriva à cet endroit, il vit l'homme, passa de l'autre côté de la route et s'éloigna. 33 Mais un Samaritain, qui voyageait par là, arriva près du blessé. Quand il le vit, il en eut profondément pitié. 34 Il s'en approcha encore plus, versa de l'huile et du vin c sur ses blessures et les recouvrit de pansements. Puis il le plaça sur sa propre bête et le mena dans un hôtel, où il prit soin de lui. 35 Le lendemain, il sortit deux pièces d'argent, les donna à l'hôtelier et lui dit : «Prends soin de cet homme ; lorsque je repasserai par ici, je te paierai moi-même ce que tu auras dépensé en plus pour lui.» »
36 Jésus ajouta : « Lequel de ces trois te semble avoir été le prochain de l'homme attaqué par les brigands ? » 37 Le maître de la loi répondit : « Celui qui a été bon pour lui. » Jésus lui dit alors : « Va et fais de même. »
Pas de répons mais chant :
CHANT : Laisserons-nous a notre table AEC 317, 1+2+5
MESSAGE
Vendredi 9 septembre, avant-hier, à 9h02(j’ai regardé ma montre tellement c’était énorme !), à la caisse du Super U de Lingolsheim… et oui, le pasteur fait aussi les courses…
Discussion entre deux « hôtesses de caisse »comme on dit : « ah, si le Charles était vraiment un bon Samaritain, il laisserait tout de suite le trône à son fils William »… Le prince Charles, alias Charles III depuis la mort de la Queen Mum, un potentiel « bon Samaritain »… histoire véridique… ! Vous voyez, on a fait un peu tout et n’importe quoi de cette histoire d’Evangile entendue il y a quelques minutes.
Le bon, le bien, le brave, le gentil, l’aimable, le serviable, le généreux, l’attentif, le miséricordieux… Samaritain.
3 personnages dans cette histoire imaginée par Jésus… Oui, c’est une invention, cette histoire n’a jamais eu lieu de manière concrète. Une illustration, une fable, avec le prêtre, le lévite, le Samaritain.
3 personnages, un peu comme dans le fameux film « le bon, la brute et le truand ».
Et bien sûr le blessé, celui qui s’est fait agressé par les brigands.
D’ailleurs, pourquoi s’est-il fait agressé ?
Pourquoi d’ailleurs se fait-on encore agresser dans la rue ?
Quand on est une femme, on se doute qu’il s’agit d’une agression dans la mouvance du courant « Metoo » : une jupe trop courte, une chemise trop ouverte laissant apparaître de manière trop voyante un soutien-gorge, s’il y en a un puisque le mouvement « no bra » fait des émules ! Une liberté, une féminité trop prononcées au goût de certains et voilà déjà une victime supplémentaire d’insultes ou de regards obscènes.
Mais quand on est un homme, pourquoi se fait-on agresser ? Pour de l’argent, pour un regard trop appuyé et mal interprété, parce que ma gueule ne revient pas à mon vis-à-vis, ou que ma couleur de peau n’est pas la sienne, ou parce qu’on en veut à ma voiture, à ma moto, à mon vélo, à ma trottinette électrique ?
Notre homme s’est fait agresser, mais on en ignore la raison…
Le résultat est là, pourtant : il s’est fait tabasser et il git à moitié mort.
Puis vient le prêtre, mais pas le temps, je change de trottoir…sans doute une messe à célébrer, un culte à terminer, un livre à terminer, une visite à effectuer… et puis l’Eglise, c’est pas la spécialiste des blessés, il y a des gens formés pour ça, des hôpitaux, des ambulanciers, des infirmières…
Pareil pour le lévite, qui, par rapport au prêtre, aura en plus l’excuse du sang : la loi interdit de toucher le sang, on mange kasher, on ne fait pas l’amour à sa femme quand elle a ses règles, alors toucher un inconnu qui pisse le sang, pensez donc ! Désolé, je ne vais pas te voir, je ne te dis rien, même pas que je vais appeler du secours, je n’en ai pas le droit, la loi de ma religion m’interdit de t’approcher !
Puis vient le Samaritain, pour le dire simplement, un étranger, un paria, un traître qui a quitté la religion officielle pour aller adorer Dieu sur une montagne.
Là où on attendait, après un prêtre et un lévite, un juif du peuple, un monsieur « tout le monde » du type M Dupont, arrive donc sur la scène un Samaritain.
Les Samaritains, une minorité : en 2007, il y a 15 ans, on en recensait encore 700 individus à l’échelle de la planète.
Le Samaritain, ancien compatriote devenu étranger, c’est donc un « rien, une portion congrue, presque un inexistant », qui pourtant va changer le cours de l’histoire. Celle que Jésus raconte, et surtout celle du blessé qui grâce à lui va pouvoir continuer à vivre, tout simplement !
Morale de l’histoire : même un Samaritain est capable de bien agir ! Même un Samaritain a été capable d’être le prochain de l’homme blessé. Pourquoi lui et pas les deux premiers ? Parce que lui, le Samaritain, a agi de manière purement humaine, et n’ayant à aucun moment un regard qualitatif sur l’autre : il n’a pas pensé un seul instant à aider ou à ne pas aider parce qu’il est de la même ethnie, du même sexe, de la même religion… pour le dire simplement, il n’a pas agi avec son intellect, mais avec son cœur. Il s’occupe du blessé tout simplement parce que c’est un homme. Il fait ce qu’il a à faire parce qu’il a reconnu en l’autre la même origine humaine, il a vu dans le blessé une créature de Dieu, et cette origine leur est commune. Le destin du blessé aurait pu être le sien ! Si c’est un homme, écrivait Primo Lévi ; oui, c’en est un !
Entre le début et la fin de l’histoire (du côté de l’auberge), deux questions.
Une sous forme de piège posée par un maître de la loi : « Qu’est-ce que je dois faire pour obtenir la vie éternelle ? »
Et une seconde : « qui est mon prochain ? ».
Prenons-nous le temps d’y réfléchir. C’est d’ailleurs en répondant à cette seconde question que Jésus invente l’histoire de l’homme qui se fait agresser.
Et bien, on va essayer de répondre à la deuxième déjà…
Alors, qui est mon prochain ? ///
Quels sont les degrés de proximité que nous connaissons ? famille, amis, voisins, collègues, copains du foot, d’abord Racing, après PSG ou Barcelone ou Chelsea… d’abord les Alsaciens, puis les Français, puis les Latins, puis les Européens…
Notre prochain, c’est souvent celui qui est le plus près de nous, qui nous ressemble le plus… une proximité spatiale… Dans une maison, on pourra se sentir plus proches de ses enfants que de son conjoint ; ben oui, c’est presque logique ! Les enfants sont une partie de nous, 50% du patrimoine génétique… le conjoint, lui, n’a aucun lien avec vous, c’est un parfait étranger !
Un parfait étranger, c’est exactement ce que le samaritain et le blessé sont l’un pour l’autre. Pourtant, la rencontre se fait ! On n’est plus là dans une proximité spatiale, le samaritain, ce n’est pas le copain du blessé, mais il se laisse toucher par la Vie avec un grand « V », le besoin vital de l’autre, et il se laisse guider par son cœur.
Ce qui sauve le blessé, ce n’est pas d’abord l’huile, le vin et les pansements : mais le fait qu’il se soit arrêté et occupé de lui. Proximité. Une proximité même sans mots ! A aucun moment ils se parlent… vous me direz, le blessé avait certainement la bouche enflée et des dents cassées… une proximité sans paroles.
Et là, on retrouve la première question. Que dois-je faire pour avoir la vie éternelle ? Une question qu’on ne se pose pas du matin au soir, mais qui nous effleure tout de même l’esprit de temps en temps à l’église, et en particulier ce matin, puisqu’on se la pose ensemble.
Que dois-je faire pour avoir la vie éternelle ?
Notre histoire y répond aussi ! Ce n’est pas seulement après la mort que la vie éternelle débute, mais déjà dans la vie, ici et maintenant. Dans le présent de la vie physique. Il ne s’agit pas de collecter les bons points en faisant le bien, mais il s’agit tout simplement de porter en nous le « réflexe vital » : se laisser toucher par la situation de vie d’un inconnu.
Question de catéchisme : dans notre histoire, qui est Jésus ? Tout le monde dira : c’est le Bon Samaritain ! Sauf un, qui plus près de la vérité, a dit : « c’est celui qui s’est fait tabassé par les brigands ». Et oui, Jésus parle déjà du bois de la croix. Les prêtres, les lévites l’ont rejeté, sont restés indifférents, haineux… nous leur ressemblons tellement souvent !
Sören Kierkegaard avait écrit : « il n’y a eu qu’un seul chrétien, et il est mort sur une croix. Tous les autres ne font qu’essayer de le devenir ».
Peut-être, mais essayons !
Va et fais de même… AMEN
CHANT : Tu nous appelles à t’aimer AEC 532, 1-3
Annonces –
Intercession : (prière)
Père, nous te remercions de nous avoir adressé ton appel, parce que cet appel a donné un sens nouveau à notre vie, et parce que, dans ton plan d’amour pour ce monde, tu nous as assigné une place où nous pouvons servir.
Aide-nous à discerner et à comprendre ce que tu as accompli dans le monde, pour que nous désirions avec ardeur y participer, que nous sachions faire aujourd’hui que ce que nous n’avons pas su faire hier.
Montre-nous dans nos vies quelles sont les vraies questions, ce qui devrait être premier, ton dessein d’accorder à tous les hommes la guérison intérieure et la paix.
Nous implorons tout spécialement ton aide pour ceux à qui il semble impossible ou insoutenable de placer leur confiance en toi.
Augmente notre amour, non seulement pour nos frères chrétiens, mais pour notre proche, quel qu’il soit.
Fais de nos églises des églises chaleureuses et accueillantes pour les autres.
Montre-nous comment vivre une vie plus conforme à ta volonté.
Souviens-toi des persécutés, des indésirables de ce monde, de tous ceux qui manquent d’accueil et d’amour. Nous te prions aussi pour nos frères et sœurs chrétiens qui risquent l’Evangile dans des pays hostiles à son message.
Dieu, notre Père, ton Fils nous a promis que lorsque nous serions assemblés en son nom, il sera parmi nous pour accueillir nos requêtes et nos intercessions ; exauce maintenant, dans ton amour et ta sagesse, les prières que nous t’avons présentées en disant les uns avec les autres: Notre Père…
Envoi : Avant de nous envoyer vers les autres, vers le travail qui nous attend, le Seigneur nous dit :
"Va avec la force que tu as" Juges 6, 14
Va avec la force que tu as, deviens un témoin de la foi.
CHANT : Un monde meilleur (2 strophes)
Bénédiction
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