
5ème dimanche après l’Epiphanie – 09 février 2025
Prélude - Accueil : La grâce et la paix vous sont données de la part de Dieu notre Père et de Jésus-Christ, notre Sauveur.
Bienvenue à vous pour ce dimanche, 5ème après Epiphanie et 4ème avant Carême. Une sorte de mi-chemin donc, avec le retour dans le temps ordinaire : les antependium sont verts, couleur de la croissance, de l’espérance.
Le thème de ce matin : Le Christ , maître de la Nature veut nous inviter à réfléchir notre relation à la nature, en regard avec des épisodes de la vie du Christ, lorsque lui-même était confronté à gérer cette nature, cette Création et aux éléments naturels quelque fois déchaînés. Nous réentendrons ainsi le récit de la tempête apaisée dans l’Evangile de Marc.
Le mot d’ordre de ce dimanche est tiré du Psaume 66.5 : « Venez voir les œuvres de Dieu ! Ses exploits sont redoutables pour les humains ».
CHANT: Tu es là au cœur de nos vies AEC 614, 1-3
LOUANGE (d’après le psaume 127)
P : Rendez grâce au Seigneur car il est bon
A : Eternel est son amour !
P : Que ceux que le Seigneur a défendu en témoigne
A : ceux qu'il a défendus contre leurs adversaires
P : Ceux qui partent en mer sur des navires
A : Ceux qui exercent leur métier en pleine mer
P : Ceux là ont vu les œuvres du Seigneur
A Ils ont vu ses miracles en haute mer
P A sa parole se leva un vent de tempête
A Ils crièrent au Seigneur dans leur détresse
P et il les a tirés de leurs angoisses
A Il a réduit la tempête au silence
P Ils se sont réjouis de ce retour au calme
Tous : et Dieu les a guidés au port désiré.
Répons : Je louerai l’Eternel AEC 151, 4
Pénitence :
Seigneur Jésus, ce matin, nous nous rappelons que par Dieu et en Lui, tu es le maître de la Nature. Tu as calmé la tempête il y a 2000 ans, et encore aujourd’hui, nous t’appelons pour calmer nos peurs, nos angoisses. Béni sois-tu !
Loué sois-tu Seigneur, pour toutes tes créatures et spécialement pour l’eau, pour l’air et la vie sous ses milles formes.
Pardon Seigneur, car nous polluons l’eau, l’air et l’atmosphère qui nous enveloppent et nous protègent.
Loué sois-tu Seigneur, pour le feu par lequel tu éclaires la nuit ; il est beau, joyeux, précieux et fort.
Pardon Seigneur, car le feu des armes nous échappe à cause de notre inconscience. Il a été source de mort et reste une menace pour l’humanité.
Seigneur purifie notre regard et notre coeur.
Laisse-nous découvrir ton souffle dans la nature, ta présence dans l’Histoire et ton image dans l’Homme que tu as créé.
Apprends-nous à mieux te reconnaître en tout et en tous, toi que je peux invoquer comme mon Dieu et mon Père….Amen.
Répons : Mon Dieu, Mon Père AEC 405, 1
Grâce :
Comme à Marthe, le Seigneur nous dit : « Tu t'inquiètes et t'agites pour bien des choses. Une seule est nécessaire. C'est bien Marie qui a choisi la meilleure part ; elle ne lui sera pas enlevée. »
Puissions-nous, nous aussi choisir ce qui est vraiment essentiel à chaque instant de notre vie, dans les temps calmes comme dans les temps agités !
Répons : Quand les montagnes AEC 167
Confession de la foi
Nous ne sommes pas seuls ;
nous vivons dans le monde de Dieu.
Nous croyons en Dieu qui a créé
et qui crée toujours,
Nous croyons qu'il est venu en Jésus
pour réconcilier et renouveler.
Nous avons foi en Dieu qui nous
appelle à être son Eglise,
à aimer et à servir les autres,
à rechercher la justice et résister au mal,
à proclamer Jésus crucifié et ressuscité,
notre juge et notre espérance.
Dans la vie, dans la mort, dans la vie par-delà la mort, Dieu est avec nous.
Amen.
LECTURE DE LA PAROLE
1)Esaïe 51, 9-16 :
51 9 Réveille-toi, Seigneur, réveille-toi vite, agis avec vigueur.Réveille-toi comme autrefois, dans le lointain passé.N'est-ce pas toi alors qui abattis le monstre Rahab ,qui transperças le dragon des mers ?
10 N'est-ce pas toi aussi qui asséchas la mer, les eaux du grand océan ?Et toi qui traças un chemin dans les profondeurs de la mer,pour y faire passer ceux que tu as libérés ?
11 Le Seigneur délivrera les siens. 12 C'est moi qui vous réconforte, c'est bien moi, dit le Seigneur.Mon peuple, qu'as-tu à craindre d'un simple humain, qui mourra,qui aura le sort de l'herbe ?
13 Tu oublies le Seigneur, celui qui t'a créé, qui a déployé le cielet posé les bases de la terre. Tous les jours tu trembles de peurdevant la fureur de l'oppresseur, comme s'il était prêt à te détruire. 15 Moi, le Seigneur, je suis ton Dieu, j'excite la mer, je fais mugir ses flots.Mon nom : le Seigneur de l'univers. 16 Je remets en place le ciel,je replace les bases de la terre, et je dis:« C'est toi qui es mon peuple ;je te confie mon message,je te mets à l'abri de ma main . »
Répons : Alléluia
1) Marc 4, 35-41
35 Ce jour-là, le soir venu, Jésus leur dit: «Passons sur l'autre rive.» 36 Après avoir renvoyé la foule, ils l'emmenèrent dans la barque où il se trouvait; il y avait aussi d'autres barques avec lui.
37 Un vent violent s'éleva et les vagues se jetaient sur la barque, au point qu'elle se remplissait déjà.
38 Et lui, il dormait à l'arrière sur le coussin. Ils le réveillèrent et lui dirent: «Maître, cela ne te fait rien que nous soyons en train de mourir?»
39 Il se réveilla, menaça le vent et dit à la mer: «Silence! Tais-toi!» Le vent tomba et il y eut un grand calme.
40 Puis il leur dit: «Pourquoi êtes-vous si craintifs? Comment se fait-il que vous n'ayez pas de foi?»
41 Ils furent saisis d'une grande frayeur et ils se disaient les uns aux autres: «Qui est donc cet homme? Même le vent et la mer lui obéissent!»
Répons : Louange à toi, ô Christ
CHANT : Notre barque est en danger rec Alléluia 47.02 ,3 strophes
Message
Marc 4, 35-41 La tempête apaisée
Ce passage de la tempête apaisée nous est bien connu. On le trouve dans trois des quatre Evangiles : Matthieu, Marc, Luc. Aujourd’hui nous avons lu ce récit dans la version de Marc. Je me souviens qu’à l’époque de mon catéchisme, avec le pasteur Hans Barth du côté d’une mégalopole appelée Neuwiller-les-Saverne, j’avais eu le droit de choisir l’image qui allait figurer sur mon verset de confirmation. Elle est là… Et le 12 avril 1992, jour de ma confirmation, mon pasteur m’avait du coup gratifié d’un des versets de cette histoire de la tempête apaisée ; Matthieu 8 verset 26 : « Jésus-Christ se leva, menaça les vents et la mer et un grand calme se fit ». Avec une reproduction du tableau de Rembrandt, datant de 1633… Je me suis toujours demandé pourquoi mon pasteur avait choisi ce verset pour moi, et je n’ai trouvé que 2 réponses possibles :
- Soit, je devais être craintif ? ce qui n’est pas mon souvenir…
- Soit, je devais être calmé… Ce qui n’est pas non plus mon souvenir. Mais en domaine de souvenirs, on ne garde toujours que les meilleurs n’est-ce pas…
Mais retournons plutôt sur notre barque à la dérive…
Passons sur l’autre rive. Notre récit commence par cette invitation de Jésus, qui est à la manœuvre ou à la barre, pourrait-on dire. Une initiative qui marque une rupture : toute la journée auparavant, il avait enseigné au bord du lac et raconté notamment les paraboles du Semeur, de la graine de moutarde, la plus petite des graines qui devient la plus grande de toutes les plantes… Image utilisée pour parler de la foi et du Royaume de Dieu.
Cette idée de traverser le lac, en fin de journée, ne semble pas très judicieuse. La journée se termine, on peut donc en déduire que la nuit va bientôt tomber, et c’est à ce moment-là que Jésus invite ses disciples à traverser le lac de Galilée pour aller dans un autre endroit, dans un autre territoire. De l’autre côté du lac, c’est le territoire des païens.
Dans les écrits juifs, l’eau, la mer, ou même seulement un petit lac, représentent toujours le lieu du péché et du mal ; parce qu’à la différence de la terre ferme, l’eau est par excellence le lieu de l’instabilité. On peut boire la tasse, s’y noyer, couler… Encore aujourd’hui, malgré toutes les préventions et moyens de sécurité, le nombre de noyés en France et dans le monde augmente. En tant que parents, on essaye de se tranquilliser en payant des cours de natation à ses enfants ; et c’est vrai que près d’une piscine ou au bord du lac Achard, on est plus serein…
Les disciples de Jésus, dont certains étaient des pêcheurs, n’ont sans doute pas tous bénéficiés de cours de natation avec des maîtres-nageurs-sauveteurs diplômés… La plupart ne savait sans doute pas nager… Alors c’est sûr que quand la tempête s’est levée, ils ont dû flipper un peu… Pour donner une comparaison moderne, c’est comme lorsque dans un avion, il commence à y avoir des turbulences… Les passagers deviennent beaucoup plus calmes et recueillis d’un seul coup ! J’en ai fait l’expérience au retour du Brésil pendant ½ heure…
Au commencement de notre histoire, Jésus qui invite ses disciples à un déplacement, à un changement. Passons de l’autre côté du lac… En langage moderne, ça pourrait donner quelque chose su style : « bon les gars, on s’arrache d’ici ! »
Or, tout changement, quel qu’il soit, peut réserver des surprises : on quitte ce qui est connu pour aller vers l’inconnu. Was m’er het,… On sait ce qu’on possède mais pour la suite, point d’interrogation…
C’est exactement ce qui se passe ici, et la surprise qui attend les disciples n’est pas bonne : voilà qu’une tempête se déclenche une fois qu’ils sont au milieu du lac, à bonne distance des deux rives. Il fait nuit et avec ce mauvais temps les disciples ne peuvent plus s’orienter en regardant les étoiles. Et cette tempête est violente, la barque est malmenée par les vagues et prend l’eau. Pas besoin d’être marin pour comprendre que la situation est grave : le bateau est en train de couler… Les disciples sont d’ailleurs tout à fait conscients du danger et ils sont gagnés par la panique.
Avant d’aller plus loin, pensons à des situations de changement qui ont pu affecter nos vies : peut-être un déménagement, une reconversion professionnelle, une période de chômage, la venue d’un nouvel enfant, une rupture, la maladie ou que sais-je encore. Ce genre de situation peut avoir des effets déstabilisants et perturbateurs. On sait aussi ce que ça veut dire l’incertitude et la peur…
Justement, revenons aux disciples : en plus de la peur, ils expérimentent la solitude ! Quand ces 2 sentiments sont combinés, on sait aussi que ça fait des dégâts.
Sur la barque, celui à qui ils pourraient s’adresser dort du sommeil du juste. Après une journée de marche et d’enseignement, on le conçoit facilement. Ce passage nous apprendra que Jésus fait partie de ces gens qui ont la faculté, même la chance, de pouvoir dormir en toutes circonstances. Avant d’avoir passé mon permis de conduire, je pouvais dormir en voiture ou dans un bus. Ce n’a plus été le cas après…
Sur la barque, le sommeil n’est troublé ni par le bruit du vent, ni par les mouvements de la barque, ni par l’agitation des disciples. On pourrait d’ailleurs même le suspecter de faire semblant de dormir, pour voir comment sa garde rapprochée se dépatouillera de cette situation.
Forcément, les disciples en seront d’ailleurs irrités, au point qu’au bout d’un moment ils l’interpelleront violemment, ce qui a pour effet de le tirer de son sommeil. Sur l’eau, dans un avion en détresse ou dans une maison en feu, ce qui provoque la panique, c’est la conscience de l’événement qui est en train de se produire.
Mais Jésus, lui, n’a pas conscience de ce qui est sur le point de se jouer. Nous avons parfois la conception d’un Dieu tout-puissant et qui sait tout. La durée de nos jours, le nombre des cheveux sur la tête… Un peu à l’image de celles et ceux qui savent toujours tout sur tout, et mieux que les autres… C’était vrai pour le Dieu de l’Ancien testament ! Un Dieu puissant, juge, vengeur,… Mais dans la Nouvelle Alliance, de nombreux passages des Evangiles montrent qu’il n’en va pas toujours ainsi pour Jésus. Certes il lui est arrivé d’avoir la prescience de ce qui allait se passer, mais pas toujours, et parfois il a reconnu ouvertement son ignorance. C’est tout à fait normal, parce qu’il est non seulement Dieu, mais aussi homme, avec toutes les limitations que cela implique.
Dans la barque, nous avons affaire à un Christ profondément humain qui a besoin de récupérer ses forces. Alors il dort, il dort d’un sommeil profond, et quand on dort aussi bien, on n’est pas conscient de ce qui se passe autour de soi. Le bateau prend l’eau et il dort. Serait-ce de l’indifférence face au sort des disciples ? C’est en tous cas leur sentiment : Maître, nous allons mourir, cela ne te fait donc rien ?
Bien sûr, et on était prêt à parier là-dessus, une fois réveillé, tout rentre dans l’ordre : le vent tombe, la tempête cesse. Il se révèle tout à coup le maître des éléments naturels et assume toutes les prérogatives de la divinité.
Tout s’est donc bien terminé. Ce n’est pas toujours vrai avec nos tempêtes ici-bas… Pour les disciples, on imagine que cet événement n’aura pas été sans conséquence et qu’il leur a au moins appris quelque chose. En tous cas, Jésus a une visée éducative quand il leur pose cette question : Pourquoi avez-vous si peur ? Par là, il invite les disciples à s’interroger sur leur réaction de peur, comme si elle n’était pas naturelle.
Il n’empêche que Jésus, lui, n’a pas eu peur. Et il n’a pas eu peur parce qu’il n’était pas conscient de ce qui se passait.
N’est-ce pas là un des enseignements de ce récit ? Parfois, comme les disciples, nous sommes conscients, peut-être trop conscients, de ce qui ne va pas, du mal qui est à l’œuvre dans ce monde, de ce qui nous menace. Cette conscience des événements n’est d’aucune aide pour les disciples : ils n’ont aucune prise, aucun impact sur les éléments naturels, sur le vent qui souffle et sur la mer déchaînée. Ils n’ont pas pu lâcher-prise et faire confiance, et nous nous reconnaîtrons aussi dans ces attitudes…
Chers amis, la foi, notre foi devrait être indépendante de notre conscience du monde extérieur. La foi est cette confiance que tout se terminera bien, quelle que soit la gravité des dangers qui nous menacent.
La foi, c'est la possibilité offerte d'apprendre à vivre même dans l'orage, dans les difficultés quelles qu'elles soient. La foi, c'est la possibilité offerte en pleine tempête de ne pas se soumettre à la fatalité, à la nature des choses, à l'ordre ou au désordre établi. C'est alors que l’on pourra parler de la foi comme d’une libération.
Alors nous ne nous laisserons pas impressionner par les tempêtes et nous continuerons à vivre dans la sérénité que Jésus-Christ a rétablie à l’époque sur le lac et qu’il nous promet encore pour chacun de nos jours.
C’est ce que je crois, c’est ce que je me dis à chaque fois que je regarde mon verset de confirmation sur mon bureau.
Amen.
CHANT : J’ai besoin de ta confiance AEC 613, 1-3
Prière d’intercession :
Dieu Notre Père,
Nous te rendons grâce pour ce temps de louange, et d’écoute de ta Parole, que tu nous as donné de vivre.
Béni sois-tu pour ta Parole qui renouvelle notre foi et notre espérance. Elle est Bonne Nouvelle dans l’actualité de nos vies.
Nous confions à ta miséricorde nos frères et sœurs qui souffrent dans leur corps ou leur esprit, sois pour eux source de paix intérieure et force nouvelle.
Nous te confions celles et ceux qui sont sans espérance, touchés par la pauvreté, le chômage, les épreuves des jours, sois pour eux source d’avenir placé dans la lumière.
Nous te confions notre communauté - guide la et bénis son témoignage.
Nous te confions nos dirigeants et les chefs des nations, inspire leur des paroles et des projets source de réconciliation, de solidarité et de paix entre les peuples.
A toi, Notre Père, qui peut au-delà de ce que nous demandons et pensons,
nous nous confions ayant l’assurance que tu nous gardes dans ta main et que tu poses ton regard sur l’œuvre de nos mains. Reçois dans le secret de notre cœur nos demandes, soucis, joies personnels…
Et au nom de Jésus, le Christ, notre Seigneur et à son exemple, nous nous adressons à Toi en te disant tous ensemble : Notre Père
BENEDICTION ET ENVOI
"Tant que la terre subsistera, les semailles et la moisson,
le froid et la chaleur, l'été et l'hiver, le jour et la nuit ne cesseront pas."
Le Seigneur fait de nous des êtres libres et responsables
Il nous bénit et nous garde Amen
CHANT FINAL : Mon ancre et ma voile 2 strophes
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