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Avant-dernier dimanche de l'année liturgique 2024: le Jugement Dernier


CULTE DU 17 NOVEMBRE 2024  

Prélude

Accueil : Au nom de Dieu Père, Fils et Saint Esprit, soyez tous les bienvenus à ce culte de l’avant dernier dimanche de l’année ecclésiastique.

Le thème et le mot d’ordre de ce dimanche nous rappellent qu’il nous faut tous comparaître devant le tribunal du Christ. Mais qu’est-ce que cela veut dire ? Faut-il avoir peur ? Que signifie ce jugement dernier ?

L’évangile de ce jour nous  ouvre une piste en nous rappelant que Dieu a des frères.

A première vue on ne les reconnaît pas : ils n’ont ni gloire, ni éclat,

Ils sont creusés par la faim, ils sont livrés à la solitude, ils sont habitués à l’échec, ils sont épuisés de fatigue et de soucis, ils sont chassés par la guerre. Ils sont blessés dans leur humanité mais ils sont de la famille de Dieu.

Ils se dénombrent par millions : on les appelle « les petits ».

Au jugement final ce n’est pas la pratique de la loi qui emportera la décision, ni l’ascèse, ni la perfection de l’âme, ni le chant sans faute des louanges de Dieu.

C’est l’attention et l’amour accordés aux plus petits de nos frères qui décidera de notre place auprès de Dieu !

 

CHANT En ce jour ô Seigneur Rec alléluia 45*23, 3 strophes

 

Louange:

 Psaume 50 :

Dieu, Dieu le Seigneur a parlé, son appel retentit sur la terre, du lieu où le soleil se lève jusque là-bas, où le soleil se couche.

 « Qu'il vienne, notre Dieu, et qu'il ne garde pas le silence ! » 

Un feu dévorant le précède, autour de lui, l'ouragan se déchaîne.

Dieu convoque le ciel, là-haut, et la terre, pour assister au jugement de son peuple.

Il dit  :  « Qu'on rassemble pour moi mes fidèles, ceux qui se sont engagés envers moi par un sacrifice solennel ! » 

Que le ciel le proclame :  « Le Seigneur est juste, le Dieu qui juge, c'est lui ! » 

 

Répons : Nous t’adorons, nous t’aimons AEC 267, les 3 strophes

               

Confession : Confions-nous à ce Dieu Père qui nous aime en Jésus Christ et confessons humblement nos manquements, nos peurs : Je crains ton jugement, Seigneur. Il me semble qu’à la fin des temps, tu feras défiler devant moi tous les visages des hommes mes frères, ceux de mon village, de mon quartier, de mon travail et spécialement ceux de ceux qu’on appelle « les petits ».

A ta lumière, je lirai sur ces visages, la ride que j’ai creusée, la bouche que j’ai tordue, la grimace que j’ai sculptée, le regard que j’ai obscurci et celui que j’ai éteint.

Et je resterai immobile, silencieux. C’est alors que tu me diras : « C’était moi »

Seigneur, pardon pour ces visages blessés, pardon pour l’amour bafoué, pardon pour mes lâchetés.

 

Répons : Seigneur, reçois, Seigneur pardonne AEC 407, 1

 

Grâce : Recevons ces paroles venues de la Communauté de Bose :

 

« Notre bénédiction, est en le Fils de Dieu, Jésus-Christ. Cette espérance est placée devant nos yeux comme une croix de lumière sous notre regard. Ton Pardon ô Père est en ton Fils Jésus-Christ : il nous offre sa miséricorde intarissable et toujours renouvelée. Voilà le rocher de notre alliance, Ta fidélité !

 

Répons : Magnifique est le Seigneur AEC 174, 1+2

 

Prière : Prions : Seigneur, donne-moi des yeux pour te voir dénudé et affamé, et des oreilles pour écouter tes cris suppliants.

Donne-moi des mains pour te soigner, malade et en prison, un cœur ouvert pour t’accueillir, toi l’étranger sans toit.

Pourquoi cette prière, parce que Ta Parole nous dit que c’est ainsi que tu nous rencontres, dans l’humilité des visages des plus petits.

Nous allons maintenant l’entendre, la recevoir, la laisser nous renouveler et nous interpeller.

Amen.


Lectures bibliques : livre de Job chap 14, versets 1-6,+13+15-17 :

1 »L'être humain né de la femme! Sa vie est courte mais pleine d'agitation.  2 Il pousse comme une fleur, puis il se flétrit; il s'enfuit comme une ombre, sans résister.  3 Pourtant c'est sur lui que tu as l'oeil ouvert, et tu me fais aller en justice avec toi!  4 Qui fera sortir le pur de l'impur? Personne. 

 

5 »Si les jours de l'homme sont fixés, si tu as déterminé le nombre de ses mois, si tu en as marqué les limites qu'il ne peut franchir,  6 détourne les regards de lui et accorde-lui du répit pour qu'il ait au moins la joie du salarié à la fin de sa journée! 

 

13 »Si seulement tu voulais me cacher dans le séjour des morts, m'y tenir à l'abri jusqu'à ce que ta colère soit passée! Tu me fixerais un délai, puis tu te souviendrais de moi. 15 Tu appellerais et moi, je te répondrais. Ton désir serait résolument tourné vers ta créature.  16 Alors que maintenant tu comptes mes pas, tu n'aurais plus l'œil sur mes péchés;  17 tu enfermerais ma transgression dans un sac et tu blanchirais ma faute. Répons : Alléluia

 

2)Evangile de  Matthieu 25, 31-40

31  « Quand le Fils de l'homme viendra dans sa gloire avec tous les anges, il siégera sur son trône royal. 32 Tous les peuples de la terre seront assemblés devant lui et il séparera les gens les uns des autres comme le berger sépare les moutons des chèvres ; 33 il placera les moutons à sa droite et les chèvres à sa gauche. 34 Alors le roi dira à ceux qui seront à sa droite  :  “Venez, vous qui êtes bénis par mon Père, et recevez le Royaume qui a été préparé pour vous depuis la création du monde. 35 Car j'ai eu faim et vous m'avez donné à manger ; j'ai eu soif et vous m'avez donné à boire ; j'étais étranger et vous m'avez accueilli chez vous ; 36 j'étais nu et vous m'avez habillé ; j'étais malade et vous avez pris soin de moi ; j'étais en prison et vous êtes venus me voir.”  37 Ceux qui ont fait la volonté de Dieu lui répondront alors :  “Seigneur, quand t'avons-nous vu affamé et t'avons-nous donné à manger, ou assoiffé et t'avons-nous donné à boire ? 38 Quand t'avons-nous vu étranger et t'avons-nous accueilli chez nous, ou nu et t'avons-nous habillé ? 39 Quand t'avons-nous vu malade ou en prison et sommes-nous allés te voir ?”  40 Le roi leur répondra  :  “Je vous le déclare, c'est la vérité  : toutes les fois que vous l'avez fait à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait.”  Répons : Louange à toi, ô Christ

 

CHANT : Au dernier jour AEC 319, 1+2+5+6

 

Message

Lecture de Romains 14, 7-13

 

Le ciel m’en préserve, je n’ai pas encore comparu comme inculpé, ni comme juré d’assises, devant un tribunal. C’est un peu l’ambiance de ce dimanche, avant-dernier de l’année liturgique, avec ce thème du Jugement Dernier.

 

L’intime conviction : voilà bien une expression qui nous renvoie au cœur de la machine judiciaire.

L’intime conviction : voilà surtout un terme compliqué pour la conscience.

Ce que je pense, ce que je crois, j’en suis absolument convaincu !

Intimement convaincu !

Malheureusement, l’intime conviction ne suffit pas toujours, et l’erreur est humaine : combien ont été envoyés à la chaise électrique ou au pilori alors qu’ils étaient innocents ; combien de coupables sont passés au travers des mailles à cause ou grâce à l’intime conviction !

 

Dans sa lettre aux Romains, cœur et moelle de l’Evangile selon Martin Luther ( vous commencez à le savoir, à force de répétition), Paul évoque cette profonde conviction, quelques versets seulement avant notre passage de prédication du jour. « Que chacun soit animé d’une pleine conviction » Romains 14,5

 

 Dans les prétoires, dans la société civile, dans les débats, à la télé, à la radio, dans les paroisses, il y a souvent plus qu’une  seule opinion, et cela est vrai pour tous les sujets.

L’autre jour, au Stammtisch, le professeur Schlienger disait qu’n verre de vin rouge par jour était une bonne chose ; pour d’autres, un verre de vin par jour, c’est déjà de l’alcoolisme chronique ! Divergence d’opinion, deux convictions s’opposent. Et autant la science, que la raison, ne pourront jamais concilier les deux positions.

 

En église, parlons de choses connues, il peut par exemple y avoir le débat autour de la Sainte Cène : les enfants non-confirmés ont-ils la possibilité de prendre l’hostie et la coupe ?

A Haguenau, ma paroisse précédente, c’était non ! Ici, à Lingolsheim, c’est oui.

Faut-il mettre des gobelets ou boire à la coupe ? Depuis le Covid, presque unanimité pour les gobelets ! Plus hygiénique diront les uns, oui, mais moins fraternel répondront les autres !

 

Des concerts de rock, de la Blosmusik avec les Rhinwagges, du pole dance ont-ils leur place dans une église ? Les opinions divergeront !

 

Faut-il faire le repas choucroute à la fête des grands-mères, oui ou non ?

Faut-il mettre uniquement des spätzle et pas de salade de pommes de terre pour accompagner le rosbif ? Voilà bien des questions à enjeux théologiques considérables ! En tout cas, elles occupent autant les conseillers presbytéraux que la rénovation des bâtiments, le secrétariat paroissial plus moderne, la bénédiction pour les couples de même sexe, il y a quelque temps !

Les avis, souvent divergent ! Alors vient ce passage d’intime conviction !

  si on lit trop rapidement  « Que chacun soit animé d’une pleine conviction », cela signifiera :qu’importe votre opinion, ce qui est demandé c’est d’être pleinement convaincu, il faut être des femmes et des hommes de conviction !

 

Pour connaître un peu notre bonhomme, l’apôtre Paul, croyez bien qu’il n’aurait jamais pu proposer une telle indifférence au contenu de la foi.

 

Quand on sert ses convictions, c’est soi-même qu’on sert.

La conviction, si entière qu’elle soit, n’est jamais qu’une conviction humaine,  une caractéristique propre à l’homme, quelque chose qui appartient à la nature humaine.

Or, poursuit Paul, nous ne sommes plus livrés à notre être de nature : nous ne vivons plus, nous ne mourons plus pour nous-mêmes : nous sommes, nous appartenons au Seigneur.

L’affirmation est lourde de sens.

 

Viennent donc logiquement les questions : qu’est-ce que vivre pour soi-même ?

C’est ce qui nous est naturel, dès la petite enfance : suivre ses envies, les satisfaire sans tenir compte de personne d’autre ni de Dieu. Une forme d’égocentrisme : mon nombril m’importe plus que celui de mon voisin !

 

Et cela continue avec l’âge, dans la famille, la profession, les loisirs, les projets. On veut tout naturellement réussir sa vie et quand, en chemin, on rencontre la religion, on lui demande comment elle peut nous garantir cette réussite ou au moins y contribuer. Quelquefois, cette rencontre peut nous déséquilibrer, nous faire tomber symboliquement du cheval comme Paul avait chuté de sa monture sur le chemin de Damas. La foi est sans doute relation, mais aussi effort à fournir par rapport à nos habitudes, à notre « vieil homme ».

 

Les principes philosophiques, comme celui de l’altérité, nous apprendront certes que pour vivre en société, nous ne pouvons ignorer les autres.

C’est par nécessité, par prudence ou par habileté.

 

Mais le souci premier est toujours le moi. Pour les lecteurs des DNA, j’en fais partie, comment est-ce que j’ouvre mon journal ? Est-ce que je commence par le cahier « national et international » ? Ou est-ce que je commence par la fin, les nouvelles, la vie locales ? Plus près de mon nombril ?

 C’est souvent lui qui commande en dernière analyse.

Voilà ce qu’est vivre pour soi. Cela se comprend facilement. Et nous en sommes tout excusés !

Mais, dit Paul, on peut aussi mourir pour soi. Qu’est-ce que cela signifie ?

Si la définition de « vivre », c’est réussir, alors « mourir », c’est d’abord échouer. Et le plus grand échec c’est la mort qui fait échec à la vie.

 

Mourir, c’est aussi lorsque disparait la joie de vivre. C’est la mort de ce à quoi on aspirait au plus profond de soi, de cette vie rêvée, imaginée qui n’a jamais eu lieu ! Une vie sans doute fantasmée, idéalisée, mais à laquelle nous aurions tant aimé goûté ! Combien disent ; si c’était à refaire, je ferais autrement… C’est vrai pour le domaine du travail, du couple, de la sexualité, de l’endroit même où on vit…

 Et cette expérience-là, celle d’une forme de désamour de son existence, c’est vraiment l’avant goût de la mort tout court, la mort pour soi, la fin du Moi.

 

Mais, écrit Paul aux chrétiens de Rome, aucun de nous ne vit plus pour soi-même et chez nous, les chrétiens, personne ne meurt plus pour soi-même.

Nous vivons pour le Seigneur et si nous mourons, nous mourons pour le Seigneur. Pourquoi ?

C’est que nous nous sommes donnés au Seigneur, nous l’avons accepté comme Seigneur, donc nous sommes à lui.

Vivre pour le Seigneur, c’est chercher à lui plaire, non par contrainte ou dans la tristesse, mais en réponse à son amour et donc dans la joie.

L’homme, disions-nous, désire assouvir ses envies.

Désirer Dieu, ses forces, sa joie : voilà bien le contraire de l’égoïsme car c’est la découverte du groupe, de l’Eglise : tous sont aimés de Dieu !

Mourir pour le Seigneur, ce n’est pas forcément le martyre.

 

C’est à ce Seigneur, ressuscité d’entre les morts, que nous appartenons.

 

Et avec Lui, par Lui, nous sortirons libérés, justifiés, du tribunal divin !

 

C’est là mon intime et mon ultime conviction.

 

A chacun de se faire la sienne, librement et en conscience ! AMEN

 

CHANT : Laisserons nous à notre table AEC 317,1-3

 

LITURGIE DE SAINTE CENE Saint saint Saint AEC 863 et

                                                Christ est venu AEC 875

 

Intercession :

 Unissons-nous dans la prière et intercédons les uns pour les autres :

De tout péché, de toute erreur et de tout mal, de la puissance et des ruses du Malin, préserve-nous, Seigneur.

Des périls des temps de désordre et de guerre, de la faim et de la maladie, protège-nous, Seigneur.

Par le Christ, ton Fils bien-aimé, par sa naissance et par sa vie, par sa parole et ses miracles, par ses souffrances, par sa mort en croix et par sa résurrection, bénis-nous, Seigneur.

Dans la prospérité et dans le malheur, dans la tentation et dans l'épreuve, à notre dernière heure et au jour du jugement, secours-nous, Seigneur.

Nous te prions de bénir et de conduire ton Eglise universelle : qu'elle grandisse dans l'unité de la foi et de l'amour. Donne-lui des conducteurs fidèles à ta Parole et consacrés dans leur vie.

Amène tous les peuples à la lumière de ton Evangile : envoie des ouvriers dans ta moisson.

Fais-nous revenir à toi, si nous nous égarons.

Relève ceux qui sont tombés et affermis ceux qui sont debout.

A nous tous, donne ta force et ta lumière. Amen Notre Père

 

 

Chant de bénédiction : La paix de Dieu (accordéon)

 

Bénédiction 

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